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1015. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Elle lui répondait par de petites tapes sur l’épaule… Il lui découvrait une beauté toute nouvelle, qui n’était peut-être que le reflet des choses ambiantes, à moins que leurs virtualités secrètes ne l’eussent fait s’épanouir. » Les virtualités secrètes ! […] Après le vigoureux hoquet panthéiste à travers lequel saint Antoine s’écrie qu’il « voudrait se mêler à tout, voler, nager, aboyer, beugler, hurler, souffler de la fumée, avoir une carapace, porter une trompe, s’émanier avec les odeurs, couler comme l’eau, se développer comme la plante, briller comme la lumière, pénétrer les atomes, Être la matière » , tout à coup, on ne sait pourquoi, le ciel se découvre dans les nuages d’or, « et on voit dans le disque même du soleil la figure rayonnante de Jésus-Christ ».

1016. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Où il a passé, l’herbe ne repousse plus, ou, si elle repousse, c’est de la même herbe qu’il avait fauchée… Depuis Balzac, d’ailleurs, les mœurs parisiennes (et il n’est question dans l’étude de Daudet que de celles-là) n’ont pas assez changé, ne se sont pas assez renouvelées, pour que l’observateur y puisse découvrir de ces choses inattendues qui font à un livre qui les retrace une géniale originalité. […] Après Balzac, l’auteur du Nabab pouvait nous creuser ou nous dramatiser une passion ; — il pouvait nous analyser un sentiment et découvrir dans le cœur humain la mine d’or d’une originalité souveraine.

1017. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Ce fut vingt ans après la mort de Milton qu’un matin Addison découvrit que le Paradis perdu pourrait bien être un poème de talent et un honneur pour l’Angleterre. […] Et je dis actuel, parce que cet esprit exubérant changera plus d’une fois sa voie avant de découvrir celle dans laquelle il devra rester.

1018. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

Telle fut, en l’abordant, mon impression première et de jeune homme il y a plus de vingt-cinq ans ; ce qui me faisait dire avec Virgile parlant du laboureur qui découvre de grands ossements dans le sillon : Grandisque effossis mirabitur ossa sepulcris.

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