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1493. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Elle la dédiait à Huet ; dans la préface, elle justifiait son père que quelques-uns blâmaient d’avoir appliqué sa fille à ces doctes études de critique, au lieu de l’avoir accoutumée à filer la laine à la maison ; elle répond à ces censeurs un peu rudement et dans le goût du xvie  siècle ; moyennant l’expression grecque ou latine dont elle se couvre, elle les appelle de pauvres têtes, elle les traite tout net de fous et d’imbéciles : « Ils auraient pu voir aisément, dit-elle, que mon père n’en a usé de la sorte que pour qu’il y eût quelqu’un qui pût leur faire honte de leur paresse et de leur lâcheté. » Mlle Le Fèvre, en parlant ainsi, n’était pas encore entrée dans la politesse du siècle ; elle n’y atteindra jamais entièrement. […] Mme Dacier a tiré bon parti, pour ses remarques et ses interprétations, d’Eustathe, l’archevêque de Thessalonique, excellent critique moral, critique surtout des beautés ; Eustathe, qu’a suivi volontiers Mme Dacier, est lui-même une espèce de Rollin byzantin, mais plus fort.

1494. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Critiques, auteurs, si vous n’êtes voués qu’au présent, si vous portez dans les Lettres, sous une forme à peine détournée, de cet esprit actuel et positif, de cette âpreté d’égoïsme qui appartient aux industries diverses, si vous ne supportez pas qu’on revienne de temps en temps à vos devanciers, en vous quittant pour un jour, vous ne méritez pas de lendemain ; vous méritez d’avoir affaire à des neveux qui, ne s’occupant à leur tour que d’eux seuls et de leurs œuvres, vous renverront vite à l’oubli. […] Mme d’Albany, toutefois, lui passait l’une de ces critiques plus que l’autre, et à propos de la fameuse brochure des Deux Phèdre qui souleva toute la presse littéraire de Paris en 1807, et dans laquelle la Phèdre de Racine est si complètement sacrifiée à celle d’Euripide, elle s’était exprimée avec assez de faveur. La lettre de réponse de Sismondi, à ce sujet, contient une page de critique excellente, et d’où il résulte qu’il ne faut pas juger le théâtre d’une nation avec la poétique d’une autre.

1495. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Fromentin, si j’ose dire, a fait là, à sa manière, la critique des procédés différents du sien ; il a fait de la critique indirecte, comme il n’est donné qu’à l’artiste d’en savoir le secret ; il l’a mise en image et en action. […] Ici, et dans toutes les scènes déchirantes, et incomplètes de solution, qui remplissent la dernière partie du récit jusqu’à l’entière rupture, j’oserai me permettre une critique.

1496. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

J’ai pu m’assurer depuis, en effet, que ce n’était point du tout par « goût du graveleux » qu’un critique anonyme avait parlé de cette impuissance de Louis XVI. Ce critique, en se nommant, s’est fait connaître à moi comme un esprit sérieux et même sévère, qui n’entend pas badiner en matière morale ou historique. […] Mais alors, si ce critique distingué que je puis maintenant nommer puisque je lui ai fait réparation, M. 

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