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110. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Quand il mourut en Flandre (novembre 1704), « il fit plaisir à tous les siens ; il était blasé, hébété depuis plusieurs années de vin et d’eau-de-vie », et on le tenait hiver comme été à la frontière, avec défense d’approcher ni de sa femme ni de la Cour. […] Par ses saillies railleuses, par ses vivacités d’esprit et de cœur, par sa liaison avec le duc de Villeroi, Mme de Caylus mérita d’être exilée de la Cour à l’âge de dix-neuf ans. […] Mais ce Père était soupçonné de jansénisme, et Mme de Maintenon, dans son sens strict et toujours tourné à la considération utile, eût mieux aimé sa nièce sans directeur qu’avec celui-là qui était suspect en Cour. […] Mme de Caylus resta à Versailles jusqu’à la mort de Louis XIV (1715) ; mise de côté alors comme une personne de la vieille Cour, elle revint demeurer à Paris, dans une petite maison qui faisait partie des jardins du Luxembourg. […] Toute cette suite où elle nous montre l’escadron des filles d’honneur de la Dauphine, et en général la file des dames de la Cour, ressemble à une galerie d’Hamilton : même date, même finesse de pinceau, même causticité délicate et par instants cruelle.

111. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Ces nouvelles venues, qu’il se hasarde à introduire en Cour de France à deux ou trois reprises, et que tant de malicieux brocards attendaient d’abord, ne lui firent pas de déshonneur, bien qu’elles lui aient causé parfois de l’embarras. […] Cette réplique fit un bruit terrible à la Cour, et chacun prit parti pour ou contre. […] L’ardeur serait un grand inconvénient dans cette cour-ci, dont le système me paraît être d’attendre et voir venir, et même de tendre des panneaux pour se mettre en avantage le plus qu’ils peuvent. […] Et il a ajouté en note : Voir la correspondance du duc de Nivernais, qui, à la Cour, passait pour trop savant, 1763. […] Il y apporta mieux que le zèle et l’adresse de l’homme de cour, il y mit (pour me servir d’un mot qu’il employait déjà volontiers) la chaleur d’un citoyen.

112. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

« Ne croyez pas que monsieur l’exécuteur des hautes œuvres ait la permission de jeter au feu les livres dont les titres figurent dans l’arrêt de la Cour. […] Il a heurté de front et sans aucun ménagement la cour de Rome ». […] Nous riions des graves alarmes de la vieille cour et du clergé qui tonnaient contre cet esprit d’innovation. […] Les courtisans, serviteurs de la mode, venaient faire la cour à Marmontel, à d’Alembert, à Raynal. […] Lettre de Mme du Deffand à Mme de Choiseul (citée par Geffroy, Gustave III et la cour de France, I, 279).

113. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

À ce moment de l’histoire, il se passait à la cour de France ce qui s’est passé autrefois à la cour de Russie. — Il y avait la vieille cour austère, solennelle, dévouée aux vieux usages, à la vie correcte et réglée ; il y avait la jeune cour, folle, amoureuse, prodigue, avide de mouvement et de plaisirs. […] Est-ce à la cour ? […] Et si Sa Majesté ne rit pas, soudain toute cette cour silencieuse et qui vous condamne sans pitié ! […] Quant au personnage de Célimène, ne demandez pas s’il appartient à la cour ou à la ville ; il est moitié l’un, moitié l’autre. […] Toute la cour se rend chez elle, il est vrai, mais je doute fort qu’elle ait un tabouret chez madame la duchesse de Bourgogne.

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