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305. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

C’est la vie qui l’intéresse, la vie mouvante et sa couleur changeante, ce qui bouge et passe. […] Après la grande orgie de bruit et de couleur du Romantisme, il eut honte. […] Mais si on a voulu défendre à l’écrivain de nous laisser voir la couleur de son âme dans la couleur des passions et des paysages qu’il décrit ou suggère, c’est une simple ineptie. […] — la joie des idées, la joie des couleurs et des sons, la joie suprême des Rimes et de l’Ode. […] Il s’est convaincu qu’il faut très peu de chose pour peindre, et, couleur et caractère, il ramène tout à l’unité.

306. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

On y reconnoît par-tout, à la vérité, le même caractere de génie, comme on reconnoît la touche de Rubens à chacun de ses tableaux ; mais chaque objet y est traité avec les couleurs qui lui sont propres. […] C’est à lui seul qu’il étoit réservé de faire admirer, dans la briéveté d’un Apologue, l’accord des nuances les plus touchantes, & l’harmonie des couleurs les plus opposées.

307. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

Ils n’adornèrent leur chapelle que de vitraux aux couleurs somptueuses et violentes ; étoles, surplis et chasubles n’en étincelèrent que d’or vif et les ostensoirs sur l’autel ne fulgurèrent jamais qu’aux feux d’un soleil pérennel ; car, vers les heures de crépuscule, se dosaient les grandes portes aux fidèles avides de mystère. […] Illimitée la variation des effets obtenus avec l’assonance ; on en peut jouer comme d’un clavier de notes et de couleurs.

308. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Mais, d’autre part, nous étonnerions autant cet interlocuteur en lui disant que l’objet est tout différent de ce qu’on y aperçoit, qu’il n’a ni la couleur que l’œil lui prête, ni la résistance que la main y trouve. Cette couleur et cette résistance sont, pour lui, dans l’objet : ce ne sont pas des états de notre esprit, ce sont les éléments constitutifs d’une existence indépendante de la nôtre.

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