Imaginons que l’orangé soit la seule couleur qui ait encore paru dans le monde : serait-il déjà composé de jaune et de rouge ? […] Mais il aura été composé de jaune et de rouge quand ces deux couleurs existeront à leur tour : l’orangé primitif pourra être envisagé alors du double point de vue du rouge et du jaune ; et si l’on supposait, par un jeu de fantaisie, que le jaune et le rouge ont surgi d’une intensification de l’orangé, on aurait un exemple très simple de ce que nous appelons la croissance en forme de gerbe. […] On dira que nous avons raison l’un et l’autre, et qu’il ne faut pas plus disputer des goûts que des couleurs.
Son tort, si nous osons percer au dedans, est, selon nous, d’avoir trop combattu le génie actif qui s’y mêlait à l’origine, d’avoir effacé l’imagination platonique qui prêtait sa couleur aux objets et baignait à son gré les horizons. […] Jouffroy, que nous tâchions ainsi de peindre avec un soin et des couleurs où se mêlait l’affection, est mort le 1er mars 1842, laissant à tous d’amers regrets.
Les inflexions de la ligne des monts sur le bleu du ciel, les plis et les contreplis du sol, les profondeurs des ravines, les saillies des caps, les lits des torrents ; les plateaux arides, où la terre éboulée laisse percer le sable rouge ; les maisonnettes ensevelies sous les feuilles de leurs vergers séculaires ; les arbres penchés avec leurs grands bras en avant sur les abîmes, comme pour se parer contre leur chute : tous ces horizons variés, dont chaque nuage ou chaque rayon qui traverse le firmament diversifie l’aspect et la couleur, et semble faire onduler le paysage comme une peinture mobile, ne laissent pas un regard indifférent ou uniforme dans les yeux. […] C’est ton doigt maternel qui dirigea mes yeux Sur l’alphabet sacré des couleurs et des formes, Et, dans l’accent divers des sapins ou des ormes, M’apprit à pénétrer des mots mystérieux.
Vêtu, en effet, d’une saie gauloise de diverses couleurs et de braies, vêtement étranger, il osait donner audience ainsi à des citoyens en toges. […] Quant au peintre, il a les mêmes couleurs : de la bile et du sang.