Comme l’eloquence du corps ne persuade pas moins que celle des paroles ; les gestes aident infiniment la voix à faire son impression.
En effet, l’extrême lassitude et l’épuisement, qui suivent une longue contention d’esprit, rendent sensible que les travaux d’imagination font une grande dissipation des forces du corps.
La Bruyère les a bien connus : « Il n’y a nuls vices extérieurs et nuls défauts du corps [de l’esprit aussi, quoique moins] qui ne soient aperçus par les enfants ; ils les saisissent d’une première vue et ils savent les exprimer par des mots convenables : on ne nomme point plus heureusement.
Mais ni l’un ni l’autre ne sont un roman, pas même le roman épique que l’admiration a voulu y voir… Il y a un diable dans La Tentation de saint Antoine, par Callot, qui applique malicieusement l’extrémité d’un soufflet à certaine partie du corps d’un autre démon, et qui souffle… comme un diable en gaîeté !