/ 2293
1170. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Il a continué à obéir ses instincts romantiques et il a été comme un peu intimidé par un reste de classicisme. […] Tant que Dieu m’accordera vie et santé, je continuerai comme j’ai commencé. […] Elle continue, simplement, d’affecter cette même constance… » — Non signé. […] dire cela, au moment que je contredis… Enfin, continuons. […] Il pourrait être continué par-delà 1848… Eh !

1171. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Retombé dans la vie laïque, il continua à se cultiver et se perfectionner lui-même, étudiant avec passion et avec méthode, mais sans pédanterie ni rigorisme ; au contraire, à l’exemple de Spenser son maître, dans l’Allegro, le Penseroso, le Comus, il arrangeait en broderies éclatantes et nuancées les richesses de la mythologie, de la nature et du rêve ; puis, partant pour le pays de la science et du beau, il visitait l’Italie, connaissait Grotius, Galilée, fréquentait les savants, les lettrés, les gens du monde, écoutait les musiciens, se pénétrait de toutes les beautés entassées par la Renaissance à Florence et à Rome. […] C’est la vie des salons qui a dégrossi les hommes : il a fallu la société des dames, le manque d’intérêts sérieux, l’oisiveté, la vanité, la sécurité, pour mettre en honneur l’élégance, l’urbanité, la plaisanterie fine et légère, pour enseigner le désir de plaire, la crainte d’ennuyer, la parfaite clarté, la correction achevée, l’art des transitions insensibles et des ménagements délicats, le goût des images convenables, de l’aisance continue et de la diversité choisie. […] Et quand les pierres sont industrieusement assemblées, elles ne peuvent être continues, mais seulement contiguës, du moins en ce monde. […] Il continuait le grand courant, mais à sa manière. […] Il assiste à un concert comme dans Shakspeare ; le Comus continue le Songe d’une nuit d’été, comme un chœur viril de voix profondes continue la symphonie ardente et douloureuse des instruments.

1172. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Il refusa de sacrifier, en exploitant ce genre fructueux, une partie de son idéal à la clarté vulgaire qui y eût été requise, et préféra continuer à vivre de son métier ingrat. […] Cette défaillance d’inspiration continue, de suite et de « sujet », peu à peu, par l’effort spontané de sa vie intérieure, du dégoût de vivre il la tournera à une raison de vivre. […] Il n’en est pas où l’on ne retrouve, avec quelque attention, le dessein vrai, celui que le poète y a mis, et que nous épousons pour continuer l’essor du vers, vibrer nous aussi de la même résonance. […] C’est ainsi que les vers plus haut cités (Indomptablement a dû) expriment le paroxysme exaspéré, désespéré, d’un instant nu où à force de passion le temps s’abolit, — ce que continue la fin du sonnet. […] Mallarmé néanmoins en donne un équivalent par la force de création continuée qui soutient sa prose et ses vers.

1173. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Faut-il continuer cette sorte de démonstration sur les tableaux qui représentent quelque scène historique ? […] Quant au fond lui-même, ce n’est pour nous qu’une étendue colorée, qu’une nappe unie qui est censée se continuer derrière les figures, au second plan. […] Quelle harmonie dans chacun de ces portraits, et comme l’expression du visage se continue bien dans la couleur du vêtement ! […] Quelle que soit la somme d’observations dont on dispose, jamais on ne connaîtra la nature assez à fond pour pouvoir continuer son œuvre et faire les choses comme elle les ferait. […] Ce progrès, bien entendu, ne se fait pas par ascension constante, par élimination continue de l’élément conventionnel.

/ 2293