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546. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VIII. Du mysticisme et de Saint-Martin »

Jules Simon et Saisset, traités respectueusement et affectueusement « de maîtres et d’amis », nous avons naturellement pensé que le Rationalisme contemporain allait, sans être un aigle, avoir beau jeu du bec et des griffes contre le mysticisme pris à partie, pour l’exécuter mieux et plus vite, dans la personne de Saint-Martin. […] Le grand préjugé contemporain, c’est de croire que le dix-huitième siècle fut uniquement le siècle de l’analyse, de la philosophie d’expérience, des sciences positives, de la démonstration, de la clarté, quand la vérité est qu’il fut autant le siècle des synthèses éblouissantes ou ténébreuses, des à priori audacieux, des sciences menteuses à leur nom, enfin de l’indémontrable en toutes choses.

547. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

La sonnette du lépreux s’entendait avant qu’on ne vît le pauvre malade… M. l’abbé Mitraud, qui a, selon nous, dans la pensée, la contagion des maladies spirituelles contemporaines, fait entendre à nos cœurs et à nos esprits une triste sonnette dans ce premier écrit, où sa personnalité philosophique, c’est-à-dire sa théorie, ne paraît pas encore, mais s’annonce. […] Mitraud, nous le reconnaissons, en a une très déliée et très forte contre les sophistes contemporains.

548. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

Ce qu’était Réa Delcroix avant de rencontrer l’homme qu’elle a éperdument aimé, nous ne le savons pas… mais certainement elle était quelqu’un par la tête, en attendant qu’elle fût plus que quelqu’un par le cœur… Et si, dans ses lettres embrasées du double feu de l’esprit et de l’amour, elle parle par hasard — comme elle y a parlé — de quelques poètes ou de quelques artistes contemporains avec une justesse qui est un éclair, allez ! […] Moi, je voudrais pouvoir en faire rêver… On y trouvera ce qu’on ne trouve plus dans aucun des livres contemporains… On y trouvera un amour inattendu et rare avec tous ses élans, ses chastes ardeurs, ses abandons, ses coquetteries, ses enfances, sa goutte d’infini enfin, et de la douleur aussi qui se mêle à tout cela, mais qui n’empêche pas tout cela.

549. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

Les romans contemporains doivent ressembler à l’histoire contemporaine ; mais avec l’idéal en plus.

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