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1711. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Tout cela s’étoit passé fort secrètement, et je n’en avois aucune connaissance, lorsque je rcceus un billet non signé par lequel on m’avertissoit que, si la reyne avoit la complaisance de consentir à ce que ce moyne proposoit, pour que le roi eust des enfants, qu’elle seroit perdue, et que c’estoit un piège que le comte d’Oropesa lui tendoit. […] Je dirai, en passant, par l’expérience que j’ai faite de vingt ans durant et plus en l’une et l’autre manière, que cette connaissance est une des meilleures clés de toutes les autres, et qu’elle manque toujours aux histoires, souvent aux Mémoires, dont les plus intéressants et les plus instructifs le seraient bien davantage s’ils avaient moins négligé cette partie, que celui qui n’en connaît pas le prix regarde comme une bagatelle indigne d’entrer dans un récit.

1712. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

N’oubliez pas ce petit récit qui est plein de grâce et bien conté : « Quelqu’un parlait, l’autre jour, de l’amour sincère de la princesse Hélène pour la France, de la connaissance parfaite qu’elle avait déjà de notre pays. « Ce n’est pas étonnant », répondit un légitimiste « elle a passé un mois à Carlsbad avec madame la Dauphine !  […] » La justice et le bon sens, que soutient un beau langage, tels sont les premiers mérites de l’histoire ; ajoutez une âme libre, et une parfaite connaissance des choses que l’historien raconte. […] Monteil ne se tint pas pour battu, et il s’en alla porter son humble prière à M. le préfet de la Seine, un homme certes affable et bienveillant, mais peu versé dans la connaissance de certains livres, et qui ne se doutait guère de toutes les peines et de tous les travaux que peut contenir un seul chapitre. […] Eugène Sue n’y va pas de main morte ; Frédéric Soulié ne se fait pas faute d’ouvrir le cœur pour voir ce qu’il contient… Pas un de ceux-là ne pourrait lutter pour la connaissance des secrets que contient l’âme des femmes avec cette petite vieille ratatinée, à l’œil inerte, à la joue flasque, aux dents jaunies, à la main sèche, à la voix sourde, saccadée, sans énergie et sans accent.

1713. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Donc, il nous suffit de savoir que Raymond Talvande et Louisette Rougier se désirent et se possèdent furieusement ; nous savons assez ce que cela veut dire ; ils peuvent être ou avoir été d’autre part tout ce qu’il leur plaît ; et la connaissance de leur caractère, de leurs antécédents, et tout leur curriculum vitæ ne nous apporterait aucune lumière sur leur cas, qui est merveilleusement simple et brutal. […] La connaissance que l’on a du contenu de chaque scène, ou même du sens sommaire de chaque couplet ou de chaque réplique, ne suffit point ici pour bien apprécier le mérite de l’interprète.

1714. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Vous jugerez si je me soumis à des restrictions pusillanimes, puisqu’il me faut vous présenter de nouveau cette partie de mon cours, pour vous faire ressaisir le fil de mon système, et donner connaissance de la marche que j’ai suivie à ceux qui ne m’ont pas entendu les précédentes années1. […] Persuadé que ce fut au milieu des traverses du sort qu’il puisa la connaissance de tous les sentiments, je lui fis adresser ce langage par Apollon dans un poème que je publiai en l’honneur de ce roi des poètes : « Reconnais, lui dit-il, les soins d’un dieu qui t’aime. […] Il ne voit en cela rien de choquant, et soutient que « la poésie eut toujours le droit d’employer des images corporelles pour nous élever à des connaissances purement métaphysiques ou morales ; non seulement des auteurs grecs et latins, mais encore les psaumes de David, les cantiques de Salomon, et tous les livres de l’écriture, sont pleins de semblables allégories : on y voit à chaque page les plaisirs de l’âme exprimés par ceux du corps ».

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