Et puis si les prix n’existaient pas, Les Marges ne pourraient pas conduire la présente enquête qui nous vaudra des réponses spirituelles dans une revue qui ne l’est pas moins. […] Une fois sur dix, au moins, un jury peut reconnaître le talent véritable, il peut le sauver de la misère, il peut le conduire vers la gloire… Paul Souchon Certes, je déplore aussi les erreurs des jurys littéraires et les mœurs électorales introduites dans la république des lettres.
Ils sont conduits par une idée, et malgré eux, sans même s’en apercevoir, pour le plaisir de ne point blesser cette idée, ils faussent toutes les notions qu’ils reçoivent. […] Mais dès qu’une description devient nécessaire, ils la conduisent avec une telle précision qu’on imagine aussitôt ce qu’ils nous décrivent.
Et si l’on ne devait point parvenir à lui donner en France une représentation parfaitement pure et précise, un seul espoir nous resterait : que l’esprit français n’en fut point rebuté, ruais plutôt conduit à contempler le déploiement original et spécial de cet art là où le Maître lui-même en a donné le modèle achevé, — dans la petite capitale franconienne de cette province allemande qui a le même nom que le grand pays français, à Bayreuth, la ville des Francs, des Libres, des Idéalistes, de la tribu Aryenne, de l’art Aryen. […] Les deux fois le Maître nous conduit dans l’empire de la mort ; mais tandis qu’en Tristan la mort signifie la fin, elle est en Parsifal le commencement ; la devise de Tristan pourrait être : « l’amour enseigne le souffrir, « celle de Parsifal » : la compassion sauve » ; les deux mondes qui dans le cœur de l’homme à jamais sont en lutte, « l’éternellement-naturel » et le « purement humain » sont proches l’un de l’autre comme Tristan et Parsifal, comme la souffrance et la rédemption même.
Il fut conduit à exprimer dans la langue compliquée du contre-point des émotions fort peu compliquées, presque pareilles aux émotions du peuple ; et pour parvenir à cette fin, il a modifié le contre-point de ses devanciers, si profondément qu’il en a fait une musique nouvelle. […] Elle aime, en son cœur, ce Tristan qui la conduit vers son nouveau royaume, et cependant elle devrait le haïr.