Il me parut imparfaitement compris, et je ne parle pas ici des parties obscures de sa vie malheureuse, mais de ce qui en est incontesté, et surtout de son âme encore toute vivante dans des œuvres impérissables. […] L’antiquité est bien comprise dans cette étude, qui abonde en vives et en fortes images. […] » Pour Swift, il ne comprit pas ou feignit de ne pas comprendre les alarmes de l’Église et n’y vit qu’un mélange d’ineptie et d’ingratitude : « Je voudrais, écrivit-il, que ce corps respectable n’eût pas donné d’autres preuves de cette inhabileté, que j’ai souvent remarquée chez lui, à distinguer ses ennemis de ses amis. » Et c’est la reine Anne qu’il a plus tard représentée dans cette reine de Lilliput, qui ne peut pardonner à Gulliver d’avoir éteint, d’une façon inconvenante, l’incendie qui menaçait son palais. […] Quand le jeu fut terminé on le félicitait de son gain : « J’ai cru beaucoup gagner, dit-il, mais je vois que c’est peu de chose. » On l’avertit que son domestique avait emporté le reste, et il comprit qu’il était volé. […] Il réfléchit amèrement sur sa destinée et comprit que son génie avait nui à sa fortune.
A le voir circuler ainsi, sans s’y accrocher, à travers les doctrines les plus diverses, on dirait qu’il les admet toutes plus ou moins et qu’il les comprend : sa complaisance infinie ressemble par moments à une intelligence universelle. […] — On ne comprend ce qui peut se cacher là-dessous que quand on le sait déjà. […] comprenez-vous ceci ? […] J’ai dit que son salon s’était renouvelé et comme rajeuni ; elle avait compris que « quand on est vieille, c’est encore aux vieux qu’on plaît le moins. » Or, plusieurs des jeunes amis de Mme Swetchine étaient de l’Assemblée, prenaient une part active et brillante aux luttes de la Constituante et à ses déterminations ; ils venaient là en sortant des séances et continuaient d’y agiter toutes les questions qui semblaient alors pour la société des questions devie et de mort.
En même temps que nous aimons mieux la campagne, nous comprenons mieux les paysans. […] 54. » On comprend, après cela, que M. de Glouvet n’ait point résisté à la tentation d’écrire en vieux style des contes moyenâgeux. […] On le faisait voir en lui répétant ce qu’il avait vu ; on l’amenait à comprendre à force de lui expliquer ce qu’il avait entendu… Qu’est-ce qu’il entend donc, le grand berger, et qu’est-ce qu’il voit ? […] Mais ne voir dans l’univers physique que l’enveloppe, le symbole de quelque chose d’inconnu, pressentir un abîme sous chaque forme visible, se croire entouré de forces insaisissables et inintelligibles, dégager le rêve de chacune de ses impressions, jouir des apparences et néanmoins s’apercevoir à chaque instant que nous ne comprenons rien au monde…, c’est être éminemment poète.
Dans la phrase qu’on fit célèbre sans la comprendre, l’artiste épanchait son agacement contre cette médiocrité dorée, dont l’impertinente inattention devait faire encore de nos jours rugir le chroniqueur du Temps. […] Car l’idée comprend et le choix de la forme d’art adéquate : statue, drame, symphonie, et l’ouvrage lui-même dans l’harmonie de son ensemble et le détail de ses parties. […] Diderot, les en faisant descendre, n’a pas compris ce qu’il y avait de piquant dans le rapprochement de ceux qui jouaient et de ceux qu’on jouait. […] Lagneau, certains économistes conseillent d’insuffler quelques sangs étrangers dans nos veines appauvries, d’autres cosmopolites convaincus promettent, par la transfusion du théâtre exotique, la convalescence du nôtre : le malheur est qu’on ne veut pas comprendre les traductions, et que les adaptations ne servent à rien. — Notre esthétique est d’une triste exactitude, si la prévision négative suggérée par le séparatisme contemporain se réalise aussi juste.