Le poète doit savoir bien mieux que nous sans doute quel est le langage qui leur va le plus au cœur. […] Le chaleureux Avant-propos que M. de Montalembert y ajoint, fort remarquable par les faits rassemblés, par l’invective de cœur et la science de style, ne nous a paru avoir d’autre défaut que d’être trop écrit au point de vue du poète.
L’observation y est parfaite dans sa finesse et sa subtilité ; chacun a connu et connaît quelque madame de Flamareil, toujours belle, toujours sensible, toujours décente, qui a graduellement changé d’étoile du pôle au couchant, qui en peut compter jusqu’à trois dans sa vie, dont le cœur aimant enfin a suivi assez bien les révolutions inclinées et l’orbite élargi du talent de Lamartine, des premières Méditations jusqu’à Jocelyn. […] Il a rencontré dans une course des Alpes, puis retrouvé à Paris, la baronne Clémence de Bergenheim, une noble et chaste beauté ; il l’aime, il peut se croire aimé, et, sous prétexte d’un voyage du Rhin, accompagné de Marillac son fidèle Achate, il se jette dans les Vosges et va tenter aventure autour du château où la baronne, fuyant l’amant qu’elle porte en son cœur, passe l’été avec son mari.
Nous sommes sujets à la léthargie du cœur comme à celle de l’esprit. […] Aussi quand on avait à écrire, comme lorsqu’on parlait, on y allait de tout son cœur et de tout son esprit ; on faisait donner toutes ses forces, et par cet élan vigoureux et spontané, on trouvait naturellement les mots qui représentaient les choses.
Pays où la rencontre d’une jeune fille des rues fait déborder du cœur corrompu d’un Parisien des effusions comme celle-ci : « Où vas-tu, girl Anglaise de dix-sept ans ? […] Je ne suis cosmopolite ni par ma vie ni par mon esprit ou mon cœur.