On pourrait citer des sous-Voltaire et des diminutifs de Chateaubriand. […] Je citerai par exemple l’ouvrage de M.
« L’injustice, disait-il un jour avec énergie, est une mère qui n’est jamais stérile, et qui produit des enfants dignes d’elle. » Et il citait Moreau qui, cruellement banni, en 1804, pour un tort envers le consul plus encore qu’envers la France, revient en 1813 enfant ingrat. Il citait Dupont qui, durement puni pour son malheur à Baylen, devient ministre en 1814, et alors bien véritablement coupable, et qui se venge.
Pour montrer, avant tout, ce qu’était Mme de La Tour, cette Julie qui se croyait en droit d’être comparée à Julie d’Étanges, et pour prouver qu’elle n’en était pas trop indigne, je ne puis faire rien de mieux que de citer son propre portrait, envoyé par elle à Rousseau, un jour que celui-ci, dans une de ses rares boutades de galanterie, lui avait demandé comment elle s’habillait, afin de pouvoir se fixer l’imagination, disait-il, et se faire quelque idée d’elle. […] Un jour, après avoir reçu d’elle la jolie page de portrait que j’ai précédemment citée, Rousseau lui écrivait : « Combien il va m’être agréable de me faire dire par une aussi jolie bouche tout ce que vous m’écrirez d’obligeant, et de lire dans des yeux d’un bleu foncé, armés d’une paupière noire, l’amitié que vous me témoignez !
Il y aurait plus d’un passage énergique à citer, et qui portait en plein alors : mais à quoi bon raviver des haines ? […] quand je considère où nous en sommes venus à vingt-cinq ans de distance, quand je repense à cette vigueur de l’attaque et à cette confiance excessive avec laquelle on remettait alors à la bourgeoisie éclairée un rôle qu’elle n’a pas su tenir, la plume m’échappe des mains, et j’ai trois fois rejeté le livre au moment d’extraire ce que j’en voulais d’abord citer.