dit Boulba doucement ; et il inclina vers la terre sa tête grise. » C’est ici que le bourreau commence son œuvre de torture ; l’auteur a le bon goût de nous en épargner les atroces détails successifs ; il ne peut cependant tout nous supprimer, et c’est graduellement qu’il nous amène au cri final qui arrache une larme ; toute cette page est à citer : « Ostap, nous dit-il, supportait les tourments et les tortures avec un courage de géant. […] La petite histoire intitulée un Ménage d’autrefois, et qui peint la vie monotone et heureuse de deux époux dans la Petite-Russie, est pourtant d’un contraste heureux avec les scènes dures et sauvages de Boulba : rien de plus calme, de plus reposé, de plus uni ; on ne se figure pas d’ordinaire que la Russie renferme de telles idylles à la Philémon et Baucis, de ces existences qui semblent réaliser l’idéal du home anglais et où le feeling respire dans toute sa douceur continue : Charles Lamb aurait pu écrire ce charmant et minutieux récit ; mais vers la fin, lorsque le vieillard a perdu son inséparable compagne, lorsque le voyageur, qui l’a quitté cinq années auparavant, le revoit veuf, infirme, paralytique et presque tombé en enfance, lorsqu’à un certain moment du repas un mets favori de friandise rappelle au pauvre homme la défunte et le fait éclater en sanglots, l’auteur retrouve cette profondeur d’accent dont il a déjà fait preuve dans Boulba, et il y a là des pages que j’aimerais à citer encore, s’il ne fallait se borner dans une analyse, et laisser au lecteur quelque chose à désirer. — En homme, le nom de M.
Couché dans l’herbe, au pied d’un arbre, vous lisez les strophes que je citais tout à l’heure, ou d’autres aussi belles ; et le soleil, à travers les branches, jette sur la page des taches lumineuses et mobiles. […] Mais si je me mets à citer, je ne m’arrêterai plus.
Mill cite, discute, et quelquefois approuve. Avec ce goût de la libre critique et cette parfaite loyauté qui lui sont propres, il se plaît à citer ses adversaires, à mettre en relief certaines objections et à dire même nettement celles qu’il regarde comme insolubles.
On rapporte souvent des traits de probité qui surprennent peu les honnêtes gens ; celui que je viens de citer n’est pas de ce nombre. […] Et, remarquez-le bien, Messieurs, ce n’est pas le travers, la manie de quelques individus, c’est le préjugé à la mode, Qu’on me cite des pièces historiques, des mémoires particuliers qui caractérisent mieux les désordres de la régence.