Mais pour rester bon juge de la valeur de cette œuvre distinguée, pour ne rien méconnaître des mérites sérieux qu’on y salua si vivement à sa naissance, pour garder tout respect enfin à une pure impression de notre jeunesse, il y a à revenir aux circonstances mêmes où la pièce s’est produite, voilà plus de vingt ans, et au point de départ qui avait précédé. […] On y crut voir pourtant un intérêt de circonstance, le retour de l’exilé, du monarque légitime dans la patrie. […] Un prix d’académie commença de le mettre en lumière, car Ulysse s’était comme perdu dans le bruit des circonstances politiques.
Si les Maximes peuvent sembler, à leur naissance, n’avoir été qu’un délassement, un jeu de société, une sorte de gageure de gens d’esprit qui jouaient aux proverbes, combien elles s’en détachent par le résultat, et prennent un caractère au-dessus de la circonstance ! […] Si l’on se demandait à quelle occasion particulière on a commencé à lire dans tel ou tel cœur, on trouverait que c’est presque toujours en une circonstance intéressée où l’amour-propre en éveil est devenu perçant ; mais il n’importe avec quelle vrille on ait fait le trou à la cloison, pourvu qu’on voie. […] Un descendant de l’auteur des Maximes, le duc de La Rochefoucauld, l’ami de Condorcet qui était son oracle, et nourri de toutes les idées et les illusions du dix-huitième siècle (voir son Portrait au tome III des Œuvres de Rœderer, et au tome I des Mémoires de Dampmartin), a écrit une lettre à Adam Smith (mai 1778) sur les Maximes de son aïeul ; cette lettre où, tout en cherchant à l’excuser sur les circonstances où il a vécu, il lui donne tort sur l’ensemble, est d’un homme qui lui-même, à cette date, n’avait encore vu les hommes que par le meilleur côté.
XIII « D’ailleurs, quelles que soient les théories d’égalité abstraite entre les villes d’un empire, ces théories cèdent malheureusement la place au fait dans des circonstances d’exception ; et ce fait a son droit, car il a sa justice quand il a sa nécessité. […] Le 10 août, lui disait-on, pouvait seul sauver la liberté, le 31 mai sauver la nation. » XIV Toutes les circonstances les plus minutieuses de la vie de Charlotte Corday, cette Judith chaste de la patrie, sont de la plus consciencieuse exactitude. […] M. de Cassagnac m’a attribué à tort l’invention de ces circonstances funèbres.
Nous allons écrire son histoire le plus poétiquement aussi que nous le pourrons ; d’une main qui dans un autre âge écrivit des vers ; mais nous n’ajouterons aucune circonstance ou aucune couleur imaginaire à la merveilleuse vérité de ce récit. […] Toutes ces circonstances accidentelles, jointes au culte que j’avais conçu dès mon enfance pour le poète de la Jérusalem, me portèrent à étudier pas à pas les traces de sa vie ; ces dispositions furent fortifiées à Naples dans l’hiver de 1821 par la lecture accidentelle aussi du volume in-quarto de Black, ce commentateur infatigable de mon poète. […] Nous n’avons plus d’amis à Naples, nos parents y sont nos ennemis ; et, à cause de ces circonstances, chacun craint de nous tendre la main… Mon angoisse est telle, excellente dame, que le désordre de mon esprit se communique à mes paroles ; c’est à Votre Excellence à se représenter l’excès des peines qu’il m’est impossible d’exprimer !