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514. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Il y a encore dans Rousseau un autre sentiment original et personnel, et en même temps durable et fécond : c’est le sentiment des beautés chrétiennes. […] Quelles que soient les destinées des croyances dogmatiques, il y aura toujours des hommes qui pourront dire : « L’Évangile parle à mon cœur. » Ceux-là seront de race chrétienne, lors même qu’ils ne croiront pas à tout ce que croient les fidèles. […] Avoir trouvé un nouveau sentiment chrétien séparé du dogmatisme, c’est encore une des nouveautés heureuses et bienfaisantes de Jean-Jacques Rousseau.

515. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Il s’agit de refaire l’âme humaine défaite, de refaire, en vue du bonheur des époux, la famille chrétienne, fondée en vue, de l’amour des enfants ; c’est l’égoïsme à deux de cette pauvre madame de Staël, élevé à sa plus haute, non ! […] … De la casuistique très supérieure à la vieille casuistique chrétienne, que voilà du coup enfoncée, cette fois ; — un acte — ne riez pas !  […] Au lieu de cette grosse explication qu’on a appelée longtemps la Nature, et dont Joseph de Maistre, notre Voltaire, à nous autres chrétiens, s’est moqué avec une gaieté si peu piémontaise, Michelet a parlé « d’animaux se faisant eux-mêmes et se faisant par pièces et morceaux », ce qui serait plus fin, à la vérité, si Michelet, en toute matière, ne pressait pas toujours le ressort jusqu’à ce que le grotesque jaillisse.

516. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Vigny »

Le désespoir d’esprit d’Alfred de Vigny ne glace pas dans son âme la sensibilité chrétienne, qui y subsiste, immortelle toujours, quoique le chrétien n’y soit plus ! […] L’esprit d’Alfred de Vigny, s’il n’est pas la négation de Dieu, est la négation absolue du Christianisme ; mais son âme, ce quelque chose en nous qui précède la réflexion et qui la défie, en protestant souvent contre elle, son âme est chrétienne de tendresse, de pitié, d’aspiration infinie.

517. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 300

On peut louer ses Ouvrages du côté du savoir, du style & de l’onction ; mais ceux qui aiment l’exactitude dans le Dogme, la conséquence dans les principes, la franchise dans la maniere d’exprimer ses pensées, ne trouveront pas ces qualités dans son Abrégé de l’Histoire de l’Ancien Testament, non plus que dans son Exposition de la Doctrine Chrétienne, condamnée par le Pape.

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