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1442. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Viollet-Le-Duc, en étudiant de près la construction des édifices de cette époque, qu’il eut plus d’une fois à rebâtir à son tour, a très bien vu et démontré qu’il n’y avait pas à chercher si loin une explication dont la clef est dans la nature même des choses ; que cet art gothique s’était formé graduellement et avait été, pour ainsi dire, commandé par la nécessité, du moment qu’on ne s’arrêtait pas et que le progrès continuait. […] Ainsi notre propre Moyen-Âge, en ce qu’il a eu de meilleur et d’excellent, notre architecture d’alors, bien nationale, bien originale, née chez nous dans l’Ile-de-France ou aux environs, a eu tort à nos yeux, et l’on est allé, dans la suite, chercher ailleurs, à l’étranger, bien loin, ce dont on avait la clef sous la main et chez soi. […] Il s’est formé à la longue une compagnie privilégiée qui a fini par ne plus permettre qu’une seule coupe d’habit, quel que fût le corps à vêtir : cela évitait la difficulté de chercher des combinaisons nouvelles, et celle, non moins grande, d’étudier les diverses formes adoptées chez nous dans les siècles antérieurs et d’y recourir au besoin. » Voilà le grief.

1443. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid (suite.) »

Le xviie  siècle cherchait encore, et, pour n’en être plus à son coup d’essai, il n’avait pourtant pas donné son coup de maître. […] La conclusion de l’acte et la décision du roi, c’est que l’affaire mérite d’être plus amplement délibérée : en attendant, don Sanche (singulièrement choisi pour un tel office) reconduira Chimène en son logis ; don Diègue reste à la Cour prisonnier sur parole, et l’on fait chercher Rodrigue. […] Ce Rodrigue après lequel on court est dans la maison où on ne le cherche pas, la maison même de celui qu’il vient de tuer, dans l’appartement de Chimène.

1444. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Ne cherchons pas une grande délicatesse d’expression sous sa plume ; il ne hait nullement la trivialité, et il l’a parfois très pittoresque ; d’autres fois, il ne craint pas d’accuser tout net une sorte de grossièreté. […] Le comte Vitzthum insiste et s’étend sur toutes ces circonstances d’alors en homme d’Etat et en patriote saxon qui cherche dans le passé des lumières pour le présent, des enseignements ou du moins des rapports, des présages, des prophéties. Nous n’y cherchons que de l’histoire, et nous reconnaissons de grand cœur avec lui qu’il y avait, en effet, l’étoffe d’un politique sous l’homme de guerre en Maurice.

1445. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

On a cherché de ces disciples égarés de la Pléiade jusque hors de France. […] Mais, quant à la méthode à apporter dans cette province de l’histoire littéraire, elle ne se dessine que depuis assez peu de temps : et, par méthode, j’entends une étude comparée, coordonnée, qui cherche les classements justes, le degré de mérite appréciable, et qui tient à mesurer positivement les progrès ou changements introduits soit dans la versification, soit dans le vocabulaire poétique et dans la langue. […] Il cherche à venger les Gaulois du reproche d’avoir été des barbares ; il n’insiste nullement sur le caractère gallo-romain de notre langue et sur une filiation qui paraît lui avoir échappé.

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