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236. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Étienne de La Boétie. L’ami de Montaigne. » pp. 140-161

La Boétie a été la passion de Montaigne ; il lui a inspiré son plus beau chapitre, ou du moins son plus touchant ; leurs deux noms sont à jamais inséparables, et sitôt qu’on parle d’amitié, on les rencontre des premiers, on les cite inévitablement, de même que lorsqu’on parle de l’amour d’une mère pour sa fille, on nomme Mme de Sévigné. […] Montaigne, dans une lettre à son père, a raconté en détail les principales circonstances de cette mort à la fois stoïque et chrétienne : surtout il nous a tracé, dans son chapitre sur l’amitié, un admirable portrait de sa liaison avec celui qu’il appelait presque dès le premier jour du nom de frère. […] En lisant cet admirable chapitre de Montaigne sur l’amitié, je le trouve incomplet sur un point : il semble exclure les femmes de ce sentiment excellent ; il ne les estime point d’assez forte complexion d’esprit pour suffire à cette communication et consultation perpétuelle sur tout sujet : « Ni leur âme, dit-il, ne semble assez ferme pour soutenir l’étreinte d’un nœud si pressé et si durable. » Et il revient au commun consentement des anciennes écoles par lequelf, en fait d’amitié parfaite, ce sexe était rejeté. […] Je n’ai voulu qu’indiquer le seul coin par où l’admirable chapitre des Essais laisse à désirer et à redire.

237. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

L’auteur d’Arthur, au chapitre des femmes et de l’amour, se pose l’objection, la discute à merveille, et, toutefois, s’en tire peut-être incomplétement dans l’application. […] Je donne au long un seul de ces chapitres affectueux : un des derniers jours d’octobre. […] qu’il devrait donc bien y avoir, à chaque biographie de poëte, un petit chapitre secret et réservé, à l’usage des seuls bons esprits capables de porter la vérité, toute la vérité, sans la prendre de travers ni en abuser ! Du temps d’Horace on eût osé écrire ce chapitre ; on n’ose plus maintenant.

238. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Chapitre XVIII. […] Voir le chapitre iii de la troisième partie. […] Voir Augustin Thierry, Considérations sur l’histoire de France, chapitre I. […] Voir le chapitre xi de la troisième partie.

239. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Mais ce qui a donné à ce livre, qui n’est aujourd’hui qu’ennuyeux, sa réputation et son attrait auprès de quelques esprits, ce sont les derniers chapitres où, dans une assemblée générale des peuples, s’agite et se plaide contradictoirement la cause des diverses croyances religieuses. […] Ce livre, commencé par le spectacle des ruines de Palmyre, aboutit à un Catéchisme de la loi naturelle annoncé dans le dernier chapitre, et publié ou promulgué deux ans plus tard, en 1793 : « Maintenant que le genre humain grandit, observe l’auteur, il est temps de lui parler raison. » La morale y est présentée comme « une science physique et géométrique, soumise aux règles et au calcul des autres sciences exactes ». […] Le trait distinctif du colon français qui, jusque sur les confins du désert, sent le besoin de voisiner et de causer, y est vivement saisi : « En plusieurs endroits, ayant demandé à quelle distance était le colon le plus écarté : Il est dans le désert, me répondait-on, avec les ours, à une lieue de toute habitation, sans avoir personne avec qui causer. » Il y a aussi dans les Éclaircissements un chapitre curieux sur les sauvages ; en nous décrivant leurs mœurs et leurs habitudes, Volney ne perd pas l’occasion de revenir à la charge contre Rousseau et contre son paradoxe de parti pris en faveur de la vie de nature ; il donne la preuve de ce parti pris par des anecdotes qu’il savait d’original, et notamment par celle de la fameuse conversation de Jean-Jacques avec Diderot à Vincennes : « Et cet homme aujourd’hui, ajoute-t-il, trouve des sectateurs tellement voisins du fanatisme, qu’ils enverraient volontiers à Vincennes ceux qui n’admirent pas Les Confessions !  […] [NdA] En fait de vision dans laquelle intervient un Génie, et comme correctif des Ruines, je recommande le chapitre du Spectateur d’Addison (nº 159), connu sous le nom de « Vision de Mirza ».

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