Il aurait pu, jadis, chanter — créer — une autre région : là il aurait vécu, abrité des hivers stériles et de l’ennui. […] J’essaierai, en chœur, d’en chanter la note. […] Voici qu’est arrivé l’hiver nouveau, qui n’a point voulu que mon pauvre ami essayât encore d’en chanter la note. […] Et ce ne sont plus des poèmes d’amour, mais des Essais sur Ibsen, qui chantent aujourd’hui dans le cœur des adolescents. […] la science impossible, chantèrent-ils, quelle folie !
Dans les litanies de la mer, qu’a chantées Richepin, reparaît jusqu’à l’obsession la forme féminine. […] On s’explique ainsi que le vers chanté produise un effet poétique que la simple lecture ne lui donnerait pas. […] Et librement, pendant que passaient en lui ces images d’allégresse ou de mélancolie, il a chanté. […] De là cette magnifique sonorité que prend leur voix, comme si toujours un chœur invisible chantait avec eux. […] Certaines choses peuvent se chanter qu’on ne dirait pas, même à voix basse.
Il oubliait que le nombre et la mesure plaisent naturellement aux hommes, que la cadence est aussi un rythme intérieur de la pensée ; que le chant, dans quelques organisations prédestinées, est un don facile, involontaire, une source qui jaillit d’elle-même et se renouvelle sans cesse : Je chantais, mes amis, comme l’homme respire, Comme l’oiseau gémit, comme le vent soupire, Comme l’eau murmure en coulant. […] Lorsque Homère nous montre les vieillards causeurs assis sur les murailles de Troie, au haut des portes Scées, au moment où ils vont louer la beauté d’Hélène, il les compare à des cigales harmonieuses qui chantent posées sur un arbre dans un bois, et exhalent leur voix de lis.
Après avoir chanté, j’écoute et je contemple, À l’Empereur tombé dressant dans l’ombre un temple, Aimant la Liberté pour ses fruits, pour ses fleurs, Le Trône pour son droit, le Roi pour ses malheurs ; Fidèle enfin au sang qu’ont versé dans ma veine Mon père vieux soldat, ma mère Vendéenne ! […] Il a chanté les Trois jours dans les plus beaux vers qu’ils aient inspirés ; il a vengé par une deuxième Ode à la Colonne les mânes de Napoléon, qu’outrageait une Chambre pusillanime.