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257. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Tous les enseignements ont changé, et il est permis d’affirmer que nous avons plus de ressources qu’on n’en a eu jamais pour étudier le génie des peuples anciens. […] Un sujet ancien transporté dans nos conceptions modernes doit changer tout entier de sphère d’idées et de sentiments ; mais il faut que dans la nouvelle sphère où il est introduit il y arrive avec les mêmes proportions et la même harmonie d’ensemble. […] La poésie, sans cesser de se consacrer à célébrer les attributs de Dieu, doit entrer davantage dans les affections de l’homme, et surtout dans la liberté morale ; car, comme nous le dirons tout à l’heure, le règne du fatalisme va finir aussi dans les royaumes de l’imagination, et cela seul change beaucoup toutes les données poétiques.

258. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Qu’il ne consulte ni un particulier ni une ville, ni même une nation et un siècle, dont les mœurs et les idées changent, mais la nature de tous les pays et de tous les temps, qui ne change pas. […] Qu’ainsi, dans l’ordre politique, l’orateur se pénètre des grands rapports du prince avec les sujets, et des sujets avec le prince ; qu’il sente avec énergie et les biens et les maux des nations ; que, dans l’ordre moral, il s’enflamme sur les liens généraux de bienfaisance qui doivent unir tous les hommes, sur les devoirs sacrés des familles, sur les noms de fils, d’époux et de père ; que dans ce qui a rapport aux talents, il admire les découvertes des grands hommes, la marche du génie, ces grandes idées qui ont changé sur la terre la face du commerce, ou celle de la philosophie, de la législation et des arts, et qui ont fait sortir l’esprit humain des sillons que l’habitude et la paresse traçaient depuis vingt siècles.

259. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

En effet, si le mouvement peut se changer en chaleur, pourquoi la chaleur ne se changerait-elle pas en force vitale, et celle-ci en pensée ? […] L’énergie qui se conserve change en même temps de nature, et sa qualité va toujours en diminuant. […] Tel est son principe de la corrélation des formes, en vertu duquel : 1° aucune partie ne peut changer sans que les autres changent aussi ; 2° étant donné la forme d’un organe, il est possible de calculer celle des autres. […] on répond : Elles n’ont pas été faites, puisque dans leur fond elles ne changent pas et sont éternelles. […] Mais cette remarque demande explication, car, depuis l’antiquité, le mot de science a changé de sens.

260. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Le roman populaire : Gervaise Ledoux et ses enfants  C’est L’Assommoir, le nom du mari de Gervaise seul a été changé. […] A l’encontre de ce personnage des contes de fées qui changeait en or tout ce qu’il touchait, m. zola change en boue tout ce qu’il manie. […] Elle aurait voulu changer de peau en changeant d’homme. […] On croit qu’il veut ôter au style toute poésie et changer le français contre l’argot : il demande seulement que des personnages littéraires parlent comme parlent les personnages réels.

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