Il n’avait pas fini cette prière homérique, que les présages des victimes, subitement changés, lui promettaient la victoire. […] Là, le combat se changea en siège : mais la pesante Sparte ne savait et ne sut jamais prendre ni villes ni redoutes. […] Athènes asservie ou détruite, l’élite de son peuple transportée dans les provinces de la Médie ou de la Susiane, un harem installé sur la colline sacrée que le Parthénon devait couronner, les tribus de l’Hellade changées en Satrapies, comme elles le furent en pachaliks, dix siècles plus tard ; quelle perturbation dans l’avenir de l’humanité, quel changement d’axe et d’orbite dans sa gravitation historique !
Un être qui n’aurait pas reconnu ces lois et ne les mettrait pas en pratique, un être qui agirait à l’égard des autres comme s’ils pouvaient à la fois être et n’être pas, comme si leurs actions pouvaient exister sans cause ou changer indépendamment des causes, un tel être serait encore plus « insociable » que l’assassin ou le voleur ; il mériterait, sinon la prison, du moins le cabanon. […] Il suit de là, nécessairement, que la raison d’un changement, comme tel, est elle-même un changement déterminé, car, si tous les principes étaient demeurés les mêmes, la conséquence n’aurait pu changer ; tout changement a donc pour raison nécessaire et suffisante tel autre changement, celui-ci tel autre, et ainsi de suite. […] Nous changeons ainsi la série intelligible des raisons et conséquences en une série réelle de causes et d’effets, c’est-à-dire d’actions et de réactions mutuelles.
L’intérieur, est resté provincial, normand, chardinesque, et les grandeurs n’ont rien changé au train de la maison. […] Quelques billets de théâtre, traînant sur la table ; et des papiers à en-tête ministériel, mêlés à des croquis de Buisson, représentant Bébé avec un corps de petite chatte, de petite chienne, de poulette : c’est tout ce qu’il y a de changé, c’est tout ce qu’il y a de nouveau dans la maison. […] Eh bien, pour le livre, sorti de cette collaboration, pour L’Art du xviiie siècle, les articles, sauf un article de Banville, d’ordinaire très lyrique à l’endroit de ses amis, tous les articles sont des appréciations fadement bienveillantes, et telles que le journalisme en consacre au livre d’un agent de change, qui dresse le catalogue de sa galerie de tableaux.
Job a au-dessus de sa tête cet affreux soleil arabe, éleveur de monstres, exagérateur de fléaux, qui change le chat en tigre, le lézard en crocodile, le pourceau en rhinocéros, l’anguille en boa, l’ortie en cactus, le vent en simoun, le miasme en peste. […] L’amour, inassouvi et mécontent, se change à la fin de la vie en un sinistre dégorgement de chimères. […] La lumière qu’ils y trouveront changera de nature, car la lumière est toujours relative aux ténèbres ; elle croîtra en intensité ; après avoir été la révélation, elle sera le rationalisme ; mais elle sera toujours la lumière.