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1171. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

. — Quoi qu’il en soit, on n’aime pas, je le répète, à lui rendre visite, et pour ma part c’est presque à contre-cœur que je le fais ; il est même probable que si ce n’étaient ses perdrix et ses coqs de bruyère, j’aurais entièrement cessé toute relation avec lui. […] La pluie avait entièrement cessé. […] Je vais maintenant vous reconduire, car il paraît que la pluie ne cessera pas de sitôt. […] Quant à mon voisin le paysan, il s’essuyait les yeux, les joues et la barbe avec les manches de sa souquenille, et répétait sans cesse dans son coin : — C’est beau ! […] On se mit à boire. — Tu nous chanteras encore quelque chose, — répétait sans cesse Obaldouï en levant les bras. — Tu chanteras jusqu’au soir… Je sortis après avoir jeté une dernière fois les yeux sur Iakof.

1172. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

En premier lieu, nous ne croyons pas que la conscience de la personne cataleptique puisse être proprement déclarée « vide », analogue à la statue de Condillac : ce vide prétendu est un ensemble de tendances vitales et d’impulsions confuses produisant la sourde rumeur de la vie végétative et animale, et qui ne peuvent cesser qu’avec la vie même. […] De là nos psychologues se sont empressés de conclure : — Pour que l’objet présent cesse d’être vu par la personne normale, il faut qu’il soit reconnu par un autre personnage subconscient, comme étant l’objet qu’on a ordonné de ne pas voir ; c’est donc le personnage subconscient, développé par l’hypnotisme, qui, après le réveil, « prend pour lui la vue de cet objet » dont il a conservé le souvenir194. — Selon nous, il ne faut pas multiplier ainsi les êtres sans nécessité, et on ne doit s’écarter que le moins possible des explications ordinaires pour expliquer l’extraordinaire. […] Si, dans tous les faits de ce genre, la besogne était réellement partagée entre deux personnalités distinctes, la communication entre les deux serait inconcevable ; on ne voit pas comment, parce que la personne inconsciente verrait l’objet qu’on a suggéré de ne pas voir, la personne consciente pourrait cesser de l’apercevoir : de ce que vous voyez un arbre que je regarde, il n’en résulte point que je cesse de le voir. […] Supposez encore qu’une substance quelconque rende vos yeux sensibles aux rayons ultra-violets du spectre, normalement invisibles, en vous enlevant la vue des rayons normalement visibles, voilà le panorama du monde changé : vous verrez des merveilles que vous n’aperceviez pas, vous cesserez de voir ce qui affectait jadis votre vision.

1173. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Je m’en échappais sans cesse comme un oiseau mal apprivoisé qui revole à ses forêts, et je préférais mille ibis ma mansarde avec un ami ou le désert avec un rêve. […] Il regardait obliquement, il ricanait sans cesse, il parlait avec une volubilité intarissable. […] Je n’ai pas cessé de porter reconnaissance et respect à ce nom, et quand, dans ces derniers temps, le fils m’a coudoyé d’un mot injurieux ou inique dans un de ses écrits, j’ai lu l’injure et je me suis tu. […] Nous nous confondons, parfaitement inconnus dans ce torrent d’hommes et de femmes pressés d’affaires, d’ambition, de plaisir, qui monte et redescend sans cesse à cette heure les larges trottoirs du boulevard depuis la Bastille jusqu’à la Madeleine. […] … Faites cesser le combat !

1174. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Laisse faire le temps et Dieu, et ne cesse pas d’aimer ta triste sœur. » « (8 mars 1847)… Tu vois, mon ami, que je t’écris seulement aujourd’hui pour te dire d’attendre, et que je n’ai pas voulu retarder ma lettre jusqu’au moment où je pourrai y joindre un envoi d’argent. […] Martin (du Nord), ni ne cesserai de prier pour lui. […] C’est véritablement aimer et espérer aussi. » Après soixante ans d’existence comme au premier jour, elle vit en présence des êtres chers qui entouraient et protegeaient son enfance, et dont elle n’a cessé de faire les témoins invisibles, les juges et les surveillants de sa vie : « (23 septembre 1847)… Tu réalises le pressentiment que j’ai toujours eu qu’un jour, du fond de ton humble malheur, tu entoureras ton nom de considération et d’estime.

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