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1199. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

. —  Nouvelle idée des causes. —  La philosophie allemande. —  Le désir de l’au-delà. […] D’un mouvement commun sur toute la ligne de la pensée humaine, les causes reculent jusque dans une région abstraite où la philosophie n’était point allée les chercher depuis dix-huit cents ans. […] Et les causes qui ont fait avorter chez lui et ailleurs le roman historique ont fait réussir chez lui et les autres le roman de mœurs. […] À la vérité, l’auteur ne s’est guère mis en frais d’imagination : il se promène et cause avec un pieux colporteur écossais, voilà toute l’histoire. […] Il cause donc avec le colporteur, personnage méditatif, qui s’est instruit par une longue expérience des hommes et des choses, qui parle fort bien (trop bien !)

1200. (1886) Le roman russe pp. -351

Nous allons voir les Russes plaider la cause du réalisme avec des arguments nouveaux, avec des arguments meilleurs à mon sens que ceux de leurs émules d’Occident. […] Quelles étaient ces causes ? […] Elle fut la cause innocente de la mort de son mari. […] Des larmes gonflaient mes paupières, et ce n’étaient pas les larmes des vagues ivresses sans cause. […] Il y avait bien des causes à ce découragement.

1201. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Si l’on ajoute à ces noms celui de Domitius Afer, l’heureux et habile avocat des mauvaises causes, éloquent jusqu’à faire ombrage à Caligula (comme Lucain poète faisait ombrage à Néron), trop perdu de mœurs, trop aisément accusateur, démentant le vir probus dicendi peritus, mais qui garde auprès de la postérité le mérite d’avoir eu pour disciple Quintilien ; — Marcus Aper, célèbre à meilleur titre, l’honneur du barreau sous Vespasien, qui joue un grand rôle et le principal dans le Dialogue sur la corruption de l’éloquence, dont quelques personnes même l’ont cru auteur, tant il y plaidé bien la cause des modernes ; — le sophiste Favorinus, né à Arles, célèbre dès le règne de Trajan, en haut crédit et en faveur sous Adrien, et le maître d’Aulu-Gelle ; qui parlait disertement sur tous sujets, qui fit en plaisantant l’éloge de la fièvre quarte (il écrivait en grec), mais qui ne portait pas seulement de l’esprit, qui avait quelquefois de la raison dans les thèses paradoxales qu’il soutenait ; — Fronton, le maître de Marc-Aurèle, dont les lettres retrouvées par M.  […] Pour atteindre à ce résultat, ou du moins pour en approcher, il était prescrit que la justice se rendît en latin ; c’est en latin que se plaidaient les causes, et une loi expresse défendait au préteur de promulguer un décret en aucune autre langue qu’en langue latine. […] Permettez-moi de vous en expliquer la cause : c’est qu’il a existé, il y a plus de dix siècles, une langue qui, née du latin corrompu, a servi de type commun à ces langages.

1202. (1929) Dialogues critiques

Je regrette même qu’on n’applique pas aux fauteuils académiques l’article du Code qui permet de déposséder des héritiers pour cause d’ingratitude notoire. […] Paul Je l’ai cru jadis, à cause d’Harmodios et d’Aristogiton, à qui Athènes dressa des statues, et dont la gloire a bercé notre classique enfance. […] Paul Pas absolument, et il y a des vertus plus pures, mais l’exclusive donnée aux intérêts vulgaires, l’admiration du courage à braver le péril pour une cause réputée noble, ce ne sont pas là des sentiments entièrement fâcheux. […] Paul Mais quel service il rend ainsi à la bonne cause !

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