Je ne dis pas que je ne heurterai pas quelquefois vos opinions acquises ; mais ne vous impatientez pas trop vite : en fin de compte, après avoir passé par des chemins qui peut-être ne vous plairont pas toujours, nous nous retrouverons, vous et moi, au même but, c’est-à-dire à conclure que Le Misanthrope, Tartuffe, le Dom Juan, Le Malade imaginaire, ne sont pas des œuvres communes, et que l’influence de Molière en deux ou trois matières capitales, et c’est beaucoup, a été une influence saine et salutaire. […] Je ne crois pas, je l’ai dit, je ne puis pas croire que Molière se soit posé pour but de déterminer la ruine de la noblesse par le ridicule, comme Louis XIV la ruinait par son gouvernement, en substituant partout, dans les grandes charges, les roturiers aux gentilshommes.
Puis peu à peu le repentir et la bonté nouvelle de Nekhludov ont agi sur l’âme de cette dévoyée et ont opéré ce relèvement moral qu’il se proposait comme but. […] Un des types humains que j’ai le plus en horreur, c’est l’homme de parti, sacrifiant tout à ce but unique. […] Il y a du réalisme dans Baudelaire, mais il s’en fait un moyen, non un but, et c’est bien l’école symboliste qu’il suscita, comme l’indiquait plus justement la chronologie de M.
Aucun. » Il en prend d’ailleurs très vite son parti : « J’entrevis que le but de ce premier voyage serait manqué… et, en attendant l’avenir, je promis à la poésie ce qui serait perdu pour la science. » Et alors au lieu de ce qu’il devait faire, voici ce qu’il fait (assure-t-il). […] Il ajoute, ce qui est neuf et vient à propos après les fades déluges de larmes et l’horrible sensibilité du dix-huitième siècle : Je dirai encore que mon but n’a pas été d’arracher beaucoup de larmes ; il me semble que c’est une dangereuse erreur, avancée, comme tant d’autres, par M. de Voltaire, que les bons ouvrages sont ceux qui font le plus pleurer. […] Il nous dit aussi qu’il a fait ce voyage par piété : « Je serai peut-être le dernier des Français sorti de mon pays pour voyager en Terre-Sainte avec les idées, le but et les sentiments d’un ancien pèlerin. » Enfin (dans les Mémoires), il nous dit qu’il l’a fait par amour : « Allais-je au tombeau du Christ dans les dispositions du repentir ?
« Quand la reine vit Sîfrit, elle parla aux étrangers d’une façon courtoise : « Soyez le bienvenu en ce pays, seigneur Sîfrit ; quel est le but de votre voyage ?