« La réponse était dure, mais allait au but avec la rigidité d’une pointe d’acier ; l’évêque en tressaillit ; il ne lui vint aucune riposte. […] Ce livre, comme tous ces livres d’art supérieur, n’est évidemment pas son but à lui-même.
… Quant à l’homme qui tombe aujourd’hui, j’ai publié quatorze volumes sous son règne, presque tous avec le but de combattre son système et sa politique, et sans avoir à me reprocher ni une flatterie, ni même un mot de louange, bien que conforme à la vérité ; mais au moment d’une chute si effrayante, d’un malheur sans exemple dans l’univers, je ne puis plus être frappé que de ses grandes qualités. […] Il va voyager, c’est-à-dire courir à travers le monde, sans but et sans fruit.
Dieu seul connaît le but et la route, l’homme ne sait rien ; faux prophète, il prophétise à tout hasard, et quand les choses futures éclosent au rebours de ses prévisions, il n’est plus là pour recevoir le démenti de la destinée, il est couché dans sa nuit et dans son silence ; il dort son sommeil, et d’autres générations écrivent sur sa poussière d’autres rêves aussi vains, aussi fugitifs que les siens ! […] Mais nous ne sommes pas à ces temps : le monde est jeune, car la pensée mesure encore une distance incommensurable entre l’état actuel de l’humanité et le but qu’elle peut atteindre ; la poésie aura d’ici là de nouvelles, de hautes destinées à remplir.
Descartes trouve le doute établi ; mais au lieu d’en faire un but, il en fait un moyen. […] L’érudition est la cause ou le but de toutes les productions de l’esprit.