/ 1939
900. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Alaux. La Religion progressive » pp. 391-400

Il vaut bien, s’il ne vaut mieux, et quoiqu’il ait le bonheur d’être moins célèbre qu’eux tous, les Saisset, les Caro, les Jules Simon de la terre.

901. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XV. De Tacite. D’un éloge qu’il prononça étant consul ; de son éloge historique d’Agricola. »

Sa pompe funèbre, ajoute-t-il, a honoré le prince, son siècle, Rome et la tribune romaine ; et il n’a rien manqué au bonheur de sa vie, car il a été loué après sa mort par le plus éloquent des hommes43. » Un tel éloge, prononcé par Tacite, devait être intéressant ; mais nous ne l’avons plus : heureusement il nous reste de lui le chef-d’œuvre et le modèle de tous les éloges historiques, c’est sa vie d’Agricola.

902. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre II. Le public en France. »

Les grands mots, liberté, justice, bonheur public, dignité de l’homme, sont si beaux et en outre si vagues ! […] Nous préférions un mot d’éloge de d’Alembert, de Diderot, à la faveur la plus signalée d’un prince… Il était impossible de passer la soirée chez d’Alembert, d’aller à l’hôtel de La Rochefoucauld chez les amis de Turgot, d’assister au déjeuner de l’abbé Raynal, d’être admis dans la société et la famille de M. de Malesherbes, enfin d’approcher de la reine la plus aimable et du roi le plus vertueux, sans croire que nous entrions dans une sorte d’âge d’or dont les siècles précédents ne nous donnaient aucune idée… Nous étions éblouis par le prisme des idées et des doctrines nouvelles, rayonnants d’espérance, brûlants d’ardeur pour toutes les gloires, d’enthousiasme pour tous les talents et bercés des rêves séduisants d’une philosophie qui voulait assurer le bonheur du genre humain. […] Quand le roi convoque les États Généraux, nul n’est « en défiance », ni ne s’effraye de l’avenir. « On parlait557 de l’établissement d’une nouvelle constitution de l’État comme d’une œuvre facile, comme d’un événement naturel. » — « Les hommes les meilleurs et les plus vertueux y voyaient le commencement d’une nouvelle ère de bonheur pour la France et pour tout le monde civilisé.

903. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Je suis convaincu qu’il en est de même dans tous les ordres et qu’il y a très peu d’êtres qui soient bons pour le bonheur comme il y a très peu d’êtres qui soient bons pour le malheur. Et en dehors il y a l’immense tourbe des êtres qui ensemble et du même mouvement, de la même incapacité, de la même stérilité, de la même infécondité, ne sont bons ni pour le bonheur ni pour le malheur. Et que je nommerai les intellectuels dans l’ordre du bonheur.

/ 1939