« Évidemment cela était utile, et il y avait quelque beauté dans un pareil ordre. […] Remarquez qu’il dit : la Beauté et non les Beautés. […] Écoutez-le : « J’adore sur toutes choses la beauté de la forme. — La Beauté, pour moi, c’est la divinité visible, c’est le bonheur palpable, c’est le ciel descendu sur la terre. » Et ailleurs : « La Beauté, seule chose qu’on ne puisse acquérir, inaccessible à tous ceux qui ne l’ont pas d’abord, fleur éphémère et fragile, qui croît sans être semée. […] Il y avait du stoïcien dans cet adorateur de la Beauté. […] Le fond de l’âme humaine y est mis à nu, avec ses beautés et ses hideurs, ses grandeurs et ses misères.
La pièce fut reçue d’abord assez froidement, en raison de sa beauté. […] La belle chose que de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! […] Orgon l’a épousée pour sa beauté et elle a épousé Orgon pour son argent ; n’ayant point du reste pour personne de passion qui l’eût empêchée de conclure cette affaire. […] Est-ce qu’une femme intelligente ne serait pas capable de comprendre ce qu’il y a de beauté dans un généreux ? […] Il est sensuel et s’il épouse la fille pour sa dot il convoite la femme pour sa beauté.
L’exagération des beautés techniques, propre à l’école des poètes appelés jadis Parnassiens, ne procède-t-elle point de ce sentiment : — Odi profanum vulgus ? […] Flaubert n’admettait pas qu’une création esthétique eût d’autre but qu’elle-même et sa beauté intrinsèque. […] Il est des pages entières qui le rendent précieux, non pas comme signe, mais en lui-même, à tous ceux qui s’intéressent à la beauté technique du style, je veux parler des descriptions. […] Il en goûtera la beauté propre et, si l’on peut dire, technique, comme un peintre goûte la beauté technique qui résulte de la juxtaposition de deux couleurs, et un musicien celle que procure la concomitance de deux sons. […] De ce royaume de la nécessité absolue, toute appréciation du Bien et du Mal est bannie, — ajoutons toute appréciation du Beau et du Laid ; ou du moins la laideur et la beauté y apparaissent sous un angle très singulier.
La règle en effet n’est pas règle pour lui parce qu’elle est règle, mais parce qu’il y voit le principe, ou l’un des principes, de la beauté même de la tragédie grecque. […] Il plaide ailleurs très éloquemment la cause de l’obscur et la beauté de l’inintelligible. […] La théorie tient d’assez près à la Théorie de la beauté par l’universel. […] Si la beauté réside, en effet, quelque part dans une essence immuable, le procédé pour l’atteindre devient mathématique. […] Ce n’est pas l’avoir vue que de l’avoir vue sur terre ; l’eau agitée est bien plus favorable à sa beauté.