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369. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Et n’auroit-ce pas été une véritable faute de rendre Murena le ministre paisible de ce mariage, malgré la résistance que j’avois averti d’en attendre ? […] Après quoi, il attend encore qu’ils désavoüent, s’ils le veulent, le sens qu’il donne à leur tristesse, et ne prononce enfin qu’à l’extrémité : je condamne mon fils. […] N’est-ce pas assez d’avoir à craindre un mauvais succès, malgré les peines qu’on se donne, sans attendre encore, dans le cas de la plus grande réussite, des brocards de théatre qui divertiront le public à nos dépens ? […] étoit-il naturel que Bajazet attendît si tard à répondre ? […] Attendre que quelqu’un ait tout dit, pour lui répondre ensuite avec ordre, n’est pas le caractere de la passion ; et il faut l’imiter au théatre, jusques dans sa maniere de converser.

370. (1881) Le naturalisme au théatre

J’ai beau attendre, je vais de chute en chute. […] Il faut espérer et attendre. […] J’attends qu’il souffle du génie à un auteur dramatique. […] L’homme de génie attendu peut paraître, le terrain est prêt. […] J’avoue que je ne m’attendais pas à cela.

371. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Plus sûrement qu’Amphitrite, dans cette âme obstinément païenne, l’amour humain devait produire le résultat attendu. […] Processus facile à reconstituer, celui qui chez la femme conduit au désir d’étonner ; c’est simplement celui de la contradiction : — Ton sexe t’interdit de t’arrêter à tel détail… Attends un peu… on va bien voir !  […] Dans un temps où chacun vit pour soi et n’attend des voisins que horions et crocs-en-jambe, à une époque où la moralité dominante est celle du coup de poing, Mme Henri de Régnier connut le bienfait des plus solides appuis. […] Il est si tentant de donner une image de soi-même différente de celle qu’on attendait. […] Quel instinct d’ordre pourrions-nous attendre de celles qui sont à ce point esclaves et victimes de la sensation exclusive, qu’elle est devenue la Divinité devant laquelle elles s’humilient ?

372. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

Chateaubriand, Mémoires Nous sommes dans un temps où tout se hâte, se divulgue, et où la parole n’attend pas. […] Faut-il attendre qu’on soit loin de l’édifice, et séparé par la poussière et la foule, pour l’admirer ? […] Dans ce salon, qu’il faudrait peindre, où tout dispose à ce qu’on y attend, dont la porte reste entr’ouverte sur le monde qui y pénètre encore, dont les fenêtres donnent sur le jardin clos et sur les espaliers en fleur d’une abbaye, on a donc lu les Mémoires du vivant le plus illustre, lui présent. […] Mais par un de ces revirements inexplicables de la vie, au lieu de rester à Brest pour y attendre l’heure des longs voyages, il en part un matin subitement et arrive à Combourg. 

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