» Mais il demeura toujours quelque chose au président Hénault de ces années passées à l’Oratoire ; il lui arriva plus d’une fois d’en regretter l’innocence et la paix ; il a même célébré en vers ces agréables ombrages où se menaient de doux et sérieux entretiens ; ces retraites riantes, disait-il, où le désir est calme et la chaîne légère. […] Le jour de la séance arriva. […] Il fit un discours tout à la louange de ce dernier, comme on le pense bien ; mais il lui arriva un accident dans l’intervalle de l’élection à la réception : le Régent mourut subitement le 2 décembre ; il lui fallut donc faire une autre harangue (cela se voit quelquefois), « parce que, dit-il fort sensément, ce qu’il convenait de dire sous le Régent n’était plus de saison sous M. le duc, qui lui succéda. » Tout cela n’est rien, et une harangue aussi courte qu’on les faisait alors se refait aisément en huit jours.
On se donne bien du mal pour arriver à être juste, à voir juste, et quand on a à peu près atteint le point, entrent à l’instant de nouveaux venus qui brouillent tout encore une fois, remettent tout en jeu, et, au nom de leurs passions ou de leurs convictions, ne veulent voir qu’un côté, sont excessifs dans l’enthousiasme comme dans l’invective ; et c’est ainsi que tout est à recommencer toujours. […] Ces messieurs se moquent du monde de s’imaginer que le succès de l’affaire dépende de me voir arriver à Paris le 15 plutôt que le 20 ; quelques jours de plus ou de moins ne gâteront rien à nos arrangements. […] Quand je serai, arrivé, il faudra que j’aille sur-le-champ à Versailles, dont je ne partirai qu’après avoir consommé l’affaire, ou l’avoir entièrement manquée.
Il fallait, à l’exemple de Montesquieu, considérer les révolutions qui sont arrivées dans les mœurs, dans la politique, dans la religion et dans les arts, en établir la réalité, en chercher les causes, en marquer les moments, en un mot, peindre les hommes comme vous l’aviez promis, et non peindre quelques hommes, comme vous l’avez fait. […] Monsieur de Maupertuis, vous ne sauriez me prévenir, ma voix vous a appelé dès le moment que je suis arrivé à la régence, et avant même que vous m’eussiez écrit. […] Ma voix et mon cœur vous ont appelé dès le moment que je suis arrivé au trône, avant même que vous m’eussiez écrit.
Nommé député à l’Assemblée législative, Merlin y arriva dans tout le feu et toute l’exaltation de cette seconde génération révolutionnaire, de celle qui sautait à pieds joints par-dessus la royauté constitutionnelle pour atteindre du premier bond à la République. […] Nous arrivons donc un jour avec lui sur l’heure de midi, à cette fameuse Chartreuse dont il nous fait un magnifique tableau pour la grandeur des bâtiments, pour y hospitalité opulente et toutes les choses du dehors, et sur laquelle il nous apporte un véridique et saisissant témoignage en ce qui est des mœurs et des sentiments cachés. […] Il m’est arrivé à moi-même d’en étudier et d’en proposer à l’admiration de beaux exemples.