Victor Hugo se propose de révéler un jour, fut découvert, arrêté aux Feuillantines, en 1811, et jeté de là dans le cachot d’où il ne sortit que pour mourir avec Malet. […] Tous deux, le jeune Victor surtout, avaient rapporté de l’Espagne, outre la connaissance pratique et l’accent guttural de cette belle langue, quelque chose de la tenue castillane, un redoublement de sérieux, une tournure d’esprit haute et arrêtée, un sentiment supérieur et confiant, propice aux grandes choses.
Un jour il arriva à pied devant Turin ; la sentinelle l’arrêta à la porte, et, sur la vue de son visage, on le fit conduire entre deux fusiliers chez le gouverneur, qui l’envoya à l’hôpital ; de là on prit le parti de le diriger sur la Cité d’Aoste, où il résida par ordre. […] Le plus ancien de ces pieux cadets dont nous parlons est assurément Ménélas, le bon Ménélas, duquel Agamemnon disait : « Par moments il s’arrête et ne veut pas agir, non qu’il cède à la paresse ou à l’imprudence, mais il me regarde et il attend : » ’Аλλ’ ἑρἑ τ’ ɛισορóωу xαὶ ἕμην πϲτιδέγμενος óρμýν.
On peut même lire en marge du manuscrit la tâche de chaque journée : Je me suis arrêté là à telle heure ; ce qui trahit l’ordre, même dans la verve. […] Il y a quelque temps, on jouait aux Français la pièce de Latréaumont ; à un certain endroit, les auteurs avaient mis une scène de conspiration très-burlesque, où le héros seul et surpris s’empare d’une patrouille qui le devrait arrêter.
Sa longue vie, traversée de tant de vicissitudes, serait intéressante à coup sûr, peu aisée pourtant à dérouler dans son étendue et à rassembler : lui-même, en la racontant, il s’est arrêté après la période brillante de sa jeunesse. […] — Arrêtez-vous donc !