N’apparaît-il pas comme évident que cette abdication et ce séjour furent une victoire, — une silencieuse victoire que le vaincu n’a, certes, pas proclamée, — mais une victoire de l’Espagne tout entière sur l’empereur catholique qui, à Worms, avait trébuché ?
Il y a plus ; dans cette biographie atroce, mais juste, le génie de Voltaire nous apparaît par des côtés imprévus et presque inconnus, et que l’honneur de ce livre impartial, malgré sa cruauté, sera d’avoir éclairés.
Saint Louis, qui fut un Roi tout court, le Roi net, comme on disait en Espagne, le Roi père de la société, — de même que le père est le Roi de la famille, ainsi que le voulait dans sa théorie ce vieux imbécile de Bonald, — doit apparaître aux fiers cerveaux du xixe siècle comme un Roi bon tout au plus pour un peuple enfant, digne, sinon du mépris tout à fait, au moins de l’indulgence de l’Histoire… En deux mots, voilà pour le Roi.
C’est l’Histoire qui apparaît, remue, se voit, et même s’entend, comme dans cette glace enchantée dans laquelle les Sorciers — disent les Croyances populaires — font voir les choses absentes dans le présent, mortes dans le passé, et inaccomplies dans l’avenir… Gobineau est un de ces sorciers-là.