Il appuie son opinion par une telle variété d’exemples, qu’il est aisé d’apercevoir que, bien que le but de Landino, sous le nom d’Alberti, fût d’établir les purs dogmes du platonisme, c’est-à-dire que la contemplation abstraite de la vérité constitue seule l’essence du vrai bonheur, Laurent avait élevé des objections auxquelles l’ingénuité du philosophe, dans la suite de l’entretien, n’ôte presque rien de leur force.
Mais je m’aperçois que même en passant sous silence beaucoup d’autres et de belles choses, je suis plus long dans mon récit que je ne voulais en le commençant.
Rien en somme ne manque que ce qui s’est trouvé en dehors de son observation : la province, sur laquelle il n’a qu’une page, injuste et insuffisante ; le peuple des villes, qu’il ne soupçonne pas ; le paysan, dont il devine la dure condition, parce qu’il en a aperçu la silhouette courbée sur la terre, et dont il ne pénètre pas le caractère, parce qu’il n’a pas eu de contact, parce qu’il n’a pas vécu avec lui.
Mais, le poète ayant écrit : Et j’ajoute à ma lyre une corde d’airain, il y a un huitième livre, tout de colère et d’indignation, dont voici à peu près le canevas : Rois, je ne suis qu’un passant, mais je vous dis que vous êtes infâmes Il ne fallait point détruire la Colonne parce que, ce qu’elle glorifiait en réalité, ce n’était point le despotisme, mais la gloire d’un peuple et la Révolution délivrant l’Europe Je flétris pareillement ceux qui ont tué les otages, et ceux qui ont massacré les soldats de la Commune Un tout petit roi m’a chassé de Belgique : je ne daigne pas m’en apercevoir Nous sommes vaincus, mais j’attends la revanche ; la France vaincra, parce qu’elle est Lumière.