Donnons cette recette à notre animal. » Dans la dernière lettre qu’elle avait adressée à Rousseau, cette Claire, qui avait peut-être plus d’esprit, ou du moins l’esprit plus dégagé et plus malin que Mme de La Tour, avait lâché à l’éloquent bourru le mot le plus cruel qu’il pût entendre : « Allez, lui avait-elle dit, vous êtes fait tout comme les autres hommes. » La Dorine de Molière n’eût pas mieux trouvé.
Ainsi donc, sans prétendre garantir l’opinion de Saint-Simon sur tel ou tel personnage, et en en tenant grand compte seulement en raison de l’instinct sagace et presque animal auquel il obéissait et qui ne le trompait guère, on ne peut dire qu’en masse il ait calomnié son siècle et l’humanité ; ou, si cela est, il ne l’a calomniée que comme Alceste, et avec ce degré d’humeur qui est le stimulant des âmes fortes et la sève colorante du talent.
Hors de là, il est dans le vrai et il a l’œil dans l’avenir : « La Nature, dit-il, a entre les mains une certaine pâte qui est toujours la même, qu’elle tourne et retourne sans cesse en mille façons, et dont elle forme les hommes, les animaux, les plantes. » Et il en conclut que, puisqu’elle n’a point brisé son moule, il n’y a aucune raison pour qu’il n’en sorte point d’illustres modernes aussi grands à leur manière que les anciens.
Le plein développement corporel même, si l’activité cérébrale est atrophiée par les fonctions végétatives et animales, est considéré par M.