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27. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Les Anglais sont moins indépendants que les Allemands dans leur manière générale de considérer tout ce qui tient aux idées religieuses et politiques. Les Anglais trouvent le repos et la liberté dans l’ordre de choses qu’ils ont adopté, et consentent à la modification de quelques principes philosophiques. […] Parmi leurs écrivains, ceux qui ne possèdent pas un génie tout à fait original, empruntent, les uns les défauts de la littérature anglaise, et les autres ceux de la littérature française. […] Les Allemands ressemblent aux Anglais sous quelques rapports ; ce qui fait qu’ils s’égarent beaucoup moins en étudiant les auteurs anglais qu’en imitant les auteurs français. […] Nos guerres avec les Anglais ont dû les rendre ennemis de tout ce qui rappelle la France ; mais une impartialité plus équitable dirigerait les opinions des Allemands.

28. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

. — Génie anglais dans l’Inde. — L’évêque de Calcutta. […] Alors, en effet, se formait une école de poëtes démocrates, mécontents de la liberté anglaise, et projetant une révolution dans leur patrie ou une république nouvelle en Amérique. […] À ce titre, essayons de traduire la protestation, plus anglaise encore que cosmopolite, que lui inspira l’invasion de la Suisse en 1798. […] Il fut poëte aussi, cet autre démocrate anglais de 1789, non moins passionné pour la liberté que pour la science, intègre et généreux magistrat, voulant rendre aux Hindous l’usage de leurs antiques lois et célébrant lui-même dans des vers anglais les traditions de leur culte. […] Il était obligé d’entendre les raisonnements de légistes et même de missionnaires anglais qui croyaient nécessaire de permettre encore les immolations volontaires des veuves, pour ne pas rendre plus fréquents ces affreux sacrifices.

29. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre III. La critique et l’histoire. Macaulay. »

En quoi elle est anglaise et pratique. —  Son Essai sur Bacon. […] Caractères anglais de son talent. —  Sa rudesse. —  Sa plaisanterie. —  Sa poésie. […] Quoique Anglais, il a l’esprit d’ensemble. […] Ainsi, cette histoire dont les qualités semblent si peu anglaises porte partout la marque d’un talent vraiment anglais. […] Mais s’il est anglais pour nous, il ne l’est pas pour sa nation.

30. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

vous rappelez-vous ce clown anglais qui jouait la pantomime au Cirque, il y a seulement quelques années ? […] … Il a longtemps représenté pour moi la plaisanterie anglaise dans son idéal le plus profond et le mieux réalisé, et voilà que le livre de Rochefort me le rappelle ! C’est que la plaisanterie de Rochefort est anglaise… Pourquoi, d’ailleurs, ne le serait-elle pas ? […] Or, elle l’est… Quant à moi, je lui reconnais toutes les qualités de la plaisanterie anglaise la plus formidable, — et la sécheresse aristocratique (mon Dieu, oui ! […] Ce genre de raillerie qui touche au froid par son énormité même, ces hoax à la Swift, débités avec l’impassibilité et le sérieux d’un Anglais convaincu, et qu’écrit Rochefort dans une phrase qui ressemble à un visage où pas un muscle ne bouge, donnent toute la manière habituelle au spirituel écrivain ; mais, anglaise.

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