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967. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Si ce n’est pas cela de l’amour ! […] Une honte irréfléchie, mais irrésistible, m’empêchait d’avouer à ma mère l’objet de mon amour. […] …………………………………………………………………………………………… Mais l’amour de M. de Maurescamp ne contenait aucun élément impérissable : c’était — pour employer une expression de ce temps, — un amour naturaliste, et les amours naturalistes, quoiqu’ils ne ressemblent guère à la rose, en ont cependant l’éphémère durée. […] Comme vous il est vie, amour, joie et courroux. […] Je vous en écrirai davantage ce soir ou demain, et je finis en vous assurant de mon respect et de mon amour.

968. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Et cet épanchement involontaire devient encore plus visible lorsqu’il s’agit de l’amour. […] Il lui restait comme à Rousseau l’amour de son art, et de plus qu’à Rousseau l’amour de sa religion. […] Son vice en lui est un dogme embrassé avec l’âpreté de la volonté et l’acharnement de l’amour. […] L’amour n’a pas grande place ici ; au fond, il n’a qu’une très-petite place en France. […] Le respect filial comme l’amour s’est transformé.

969. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Van Lerberghe, Charles (1861-1907) »

Van Lerberghe note ainsi sur l’amour, l’ingénuité de l’amour, sur la mort, sur l’attente de l’espérance de la découverte, des lieds imprécis et charmants, où les syllabes semblent du silence enchanté, et c’est ainsi : La Ménagère, Dans la pénombre (un poème de seize absolument charmant), La Barque d’or que connaissent bien les lettrés : Mais une qui était blonde,         Qui dormait à l’avant, Dont les cheveux tombaient dans l’onde,         Comme du soleil levant Nous rapportait sous ses paupières         La lumière.

970. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Elle méditait dès ce moment Corinne, son œuvre la plus lyrique, où elle voulait fondre ensemble l’émotion et l’enthousiasme pour éblouir à la fois l’imagination par le génie et pénétrer le cœur par l’amour. […] Une jeune femme, dont l’imagination enthousiaste anime, colore, passionne toute la nature et toute l’histoire en parcourant la plus grande scène du monde antique, inspire un amour d’admiration plutôt que de cœur à un voyageur anglais qu’elle rencontra à Rome. L’amour plus méridional et plus absolu qu’elle ressent elle-même pour lui redouble son génie et divinise, pour ainsi dire, son enthousiasme. […] Elle perd l’amour et la vie pour avoir conquis le bruit et la gloire. […] La religion, la liberté, l’amour, la vertu faisaient partie essentielle du génie.

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