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864. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Baudouin » pp. 198-202

-vous n’aimez pas Casanove. — Je ne l’aime ni ne le hais. […] Je lui aimerais bien mieux des restes de la fatigue de son métier. […] Je suis juste, comme vous voyez ; je ne demande pas mieux que d’avoir à louer, surtout Baudouin, bon garçon que j’aime et à qui je souhaite de la fortune et du succès.

865. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Monselet, qui doit aimer la supériorité et regarder par en haut, comme les têtes créées pour la lumière, s’est fait le Saint Vincent de Paul de tous les enfants perdus du xviiie  siècle, et il en a fait inutilement des enfants trouvés. […] Je connaissais l’homme sympathique, souriant, aimé de tout le monde, et dont chacun dit un peu trop camaradesquement « Monselet » tout court, dans ce café de mauvais ton qui s’appelle la Littérature. […] Excepté cela et l’analyse de Trialph, qui est Lassailly encore, ces Portraits après décès, où se rencontrent des fronts douloureux et presque égarés comme ceux de Gérard de Nerval et de Jean Journet, manquent de plaisanterie… Et si, comme en certains qui touchent à la caricature exquise, comme celui de M. de Jouy, — un petit chef-d’œuvre, — la bouche qui a tant aimé à rire s’y reprend encore, elle s’y reprend en deux fois, et je sens dans ce rire brisé, comme la corde d’un arc rompue, le commencement de l’amertume qui pourrait bien être le commencement de la sagesse… La caractéristique du talent de M. de Jouy par le carrick de l’Empire, ce carrick qui reparaît tous les cinquante ans, taillé d’une autre façon, mais absolument sur le dos du même homme, cette fatale et éternelle perruque qu’a tout front et qui fait, hélas ! […] Je n’aime point le galon pour cette grande famille de haute et puissante seigneurs littéraires.

866. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Ainsi Diane de Poitiers, qui fut aimée de deux générations, et avec une passion plus folle à la seconde qu’à la première ; ainsi madame de Maintenon, qui, sans jeunesse, inspira à Louis XIV blasé un amour durable, et fut plus forte dans ce cœur qui avait tout éprouvé que le spleen de la toute-puissance, sont des exemples éclatants de ce pouvoir étrange que les moralistes cherchent à expliquer, mais qui leur résiste et les étonne. […] Si ces mots ne sont pas apocryphes, ils prouvent que la courtisane fut aimée des Grecs comme madame de Talleyrand fut aimée de son mari : parce qu’elle lui reposait l’intelligence. […] On dit que sur son lit de mort elle avoua qu’elle aimerait mieux mourir de la main du bourreau que de recommencer sa vie… cette vie que Debay a écrite et qu’il a transformée en apothéose.

867. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

il aimait mieux que sa cause pérît que de la voir s’aider d’alliances qui n’étaient pas seulement des bassesses, mais des compromissions, si, par impossible, elle triomphait ! […] On n’aime pas que quelqu’un y parle très haut, et on s’y met du coton dans les oreilles contre la vérité âprement exprimée. […] II Entendue de cette façon, l’Histoire de Louis-Philippe et de l’Orléanisme est un pamphlet, je le veux bien, ou même un libelle, si vous l’aimez mieux ; mais c’est un libelle sans calomnie, un pamphlet expurgé de mensonge, dans lequel je trouve non seulement de la vérité, mais jusqu’à de la coquetterie de vérité, à certaines places. […] Mais j’aimerais assez, je l’avoue, qu’on pût la discuter… C’est une œuvre qui a son importance, — et on le sait bien, puisqu’on s’en est tu !

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