Cet aveu si naïf sur la paix, qui ne lui donne rien à faire, n’est ni une marque d’indifférence cruelle, ni la preuve que Froissart, par un instinct supérieur, aimait mieux la guerre, qui faisait les affaires de l’unité française, que la paix, qui eût perpétué la féodalité. […] Afin que toutefois je ne semble flatteur, avoit des vices en lui négligent estoit et nonchallant de toutes ses affaires, ce qui tournoit à grand playe à ses pays et subjects, etc… » Ces grands traits, dont le sens et la concision sont d’un écrivain supérieur, sont tirés d’un court et énergique précis de l’histoire de Philippe le Bon. […] Comines aime l’adresse, ce qu’il appelle dans Louis XI sagesse, et qui n’était que l’art d’avoir l’avantage en toute affaire, par tous les moyens. […] Je vois, dans Comines, des causes et des effets, les passions et leurs conséquences, les desseins secrets sous les apparences publiques, moins de costumes que dans Froissart ; mais plus d’hommes ; je vois quels sont les mobiles politiques de l’époque, semblables à ceux de toutes les époques ; je vois pourquoi certains desseins échouent, et pourquoi d’autres réussissent ; lequel eût le mieux valu, dans certaines affaires, du courage ou de la prudence. Je n’assiste plus, comme dans Froissart, à un vain spectacle, dont le sens et la moralité m’échappent mais je sens mon jugement se fortifier du jugement d’un homme supérieur, élevé, comme dit Montaigne, aux grandes affaires, et qui m’apprend à connaître mon temps par le sien.
Cela, c’est une autre affaire, dont nous pourrons avoir à nous occuper. […] Ils ont peut-être trop admiré et tout le secret de l’affaire est peut-être là. […] Ce n’est plus du tout la même affaire. […] C’est affaire faite. […] Voilà mon affaire.
» — Il est savant, dit un politique, il est donc incapable d’affaires. […] Il rendit les affaires poétiques. […] Voilà comme doivent se faire les affaires. La vie est une affaire. […] Il quitta les affaires à propos et se retira dans ses terres.
Affaire de génie, dira-t-on : sans doute, mais aussi, je le répète, affaire de siècle. […] Ce c’est pas une affaire de mode, c’est une affaire d’évolution humaine et sociale. […] C’est affaire de tempérament. […] C’est uniquement ce sens qui est la grande affaire. […] Affaire de tempérament sans doute.