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27. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Maurice prit aussitôt l’affaire à cœur. […] Au lieu de cela, n’ayant pas eu affaire à un adversaire de sa force, il n’a pas donné toute sa mesure. […] N’oublions pas qu’il a vingt-cinq ans de moins que celui auquel aura affaire plus tard, à son tour, une nouvelle dauphine, Marie-Antoinette. […] Adieu, mon cher petit Bruhl ; je vous aimerai à la folie si vous finissez cette affaire. […] Il va à la parade partout et ne fait pas sa besogne qui est immense : moyennant quoi, tout va au diable ; les affaires ne s’expédient pas ; il est noyé par les affaires et ne peut plus se mettre au courant ; il est haï ; ses bureaux ne le secondent pas, et il se noie dans ses crachats.

28. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Le roi de Saxe auprès de qui se traitaient toutes les affaires de Pologne, avait alors pour ministre des Affaires étrangères, et auquel il accordait une confiance presque exclusive pour les affaires du duché, le comte de Senfft, personnage distingué, nature d’élite, que nous avons à faire connaître. […] Ne manquant ni d’idées ni d’une certaine hardiesse qui fait souvent réussir dans une position subalterne, il avait acquis du crédit auprès de M. de Talleyrand qui se servait de lui pour ses affaires d’argent avec les princes d’Allemagne. […] Les questions d’étiquette trouvent moyen de se glisser au milieu des grandes affaires. […] Écoutons pourtant ; nous allons avoir affaire à l’abbé à Varsovie, où il remplacera M.  […] Quelque temps après, ayant eu affaire, pour une sœur compromise du baron de Stein, à Fouché, ministre de la police, il eut à se louer de lui.

29. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Je m’étends sur cette affaire, parce qu’il n’y a rien de plus terrible. […] Cette étude, cette connaissance approfondie de l’un des grands chemins du Tyrol en Italie, était devenue comme la spécialité stratégique de Joubert, et le point capital sur lequel le général en chef allait se confier à lui pour un grand commandement : « Je ne peux confier une division, disait Bonaparte, sans avoir éprouvé, par deux ou trois affaires, le général qui doit la commander. » Joubert avait eu ses trois affaires, et au-delà ; il était éprouvé, il était mûr. […] Enfin, une dernière fois, et Wurmser plus que jamais bloqué et enfermé dans Mantoue, on allait avoir affaire aux débris de toutes ces armées, à l’armée d’Alvinzi, renforcée de 30 à 35 mille hommes. […] Qu’il suffise de dire que Joubert, avec sa division, a été comme le centre et le noyau de Rivoli, qu’il a porté le premier poids de l’affaire, qu’elle a roulé longtemps sur lui, qu’il avait commencé la veille, qu’il a été chargé d’achever le lendemain de la victoire ; que dans l’immortelle journée, au moment le plus critique de la mêlée, quand on était tourné au revers de la chapelle de San Marco et qu’on allait être cerné, quand pendant deux heures d’horrible confusion et de refoulement les charges étaient alternatives ainsi que les déroutes, quand chacun sur son point et par où il pouvait, faisait rage (Berthier, Masséna, Leclerc, Lasalle), lui, il redevint grenadier, chargea à pied le fusil à la main, et reprit à la baïonnette les ouvrages de Rivoli. […] Mais, cette part faite (et elle est assez belle), qu’on n’essaye pas un seul instant de séparer Joubert de Napoléon dans toute la conduite de cette affaire ni dans ses suites.

30. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Presque tous ceux qui ont joué un rôle dans les affaires publiques n’aiment point à voir écrire sur la politique, le commerce, la législation. […] Pour retrouver de part et d’autre quelque justesse d’appréciation et de la lucidité de coup d’œil, il ne sera pas mauvais de se reporter au temps de M. de Malesherbes et de le suivre dans quelques-unes des mille affaires contentieuses qu’il eut à démêler. […] Le Parlement s’en mêlait, et, sur le bruit public, prétendait évoquer l’affaire, en s’arrogeant le droit de juger le livre, et en empiétant ainsi sur la juridiction du chancelier. […] Une seconde affaire où l’on trouve M. de Malesherbes en difficulté, non plus avec le Parlement et avec le chancelier, mais avec les auteurs, est l’affaire de L’Écossaise de Voltaire. […] Si j’étais lieutenant criminel, mon métier serait d’intimider ceux qui seraient assez malheureux pour avoir affaire à moi.

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