Ceci dit, et pour avoir le droit d’admirer tranquillement tout à l’heure, je commencerai par un paquet d’objections. […] Donc, pour tout le reste, je ne veux plus qu’aimer et admirer.
J’admire la complaisance de la Chambre, applaudissant sa métamorphose ; j’admire encore plus qu’elle prenne si naïvement un perroquet pour un aigle et un lecteur pour un orateur.
Entendons-nous bien : j’admire cette force d’esprit étendue et ingénieuse qui refait, qui restaure du passé tout ce qui peut se refaire, qui y donne un sens, sinon le vrai, du moins un sens plausible et vraisemblable, qui maîtrise le désordre dans l’histoire, et qui procure à l’étude des points d’appui utiles et des directions. […] J’admire cette inspiration religieuse chez le grand évêque ; mais, en pratique, elle l’a mené au droit divin et à la politique sacrée.
Le véritable artiste est digne de ne pas procéder ainsi ; et pour tous ceux qui ont de bonne heure connu et admiré Mme Sand, ç’a toujours été un sujet d’étonnement et une énigme inexplicable, que de la trouver si aisément crédule et, je lui en demande bien pardon, si femme sur un point : elle croit volontiers à l’idée des autres. […] Au xviie siècle, le sentiment du pittoresque naturel est né à peine, il n’est pas détaché ni développé, et, si l’on excepte le bon et grand La Fontaine17, nous n’avons alors à admirer aucun tableau vif et parlant.