Comme Proudhon, qu’il admire, il veut la Justice, un idéal de justice sorti des tendres entrailles de la Révolution, mais, plus comiquement que Proudhon, il veut surtout « l’idée dans son globe de cristal », et ceci est peut-être plus difficile à admettre. […] La guenille chrétienne cousue à la guenille païenne, vous les retrouverez partout et à toute page, se déchirant chacune un peu plus d’être cousue à l’autre, dans ce Cours de 1847 d’où l’idée divine a été bannie pour être remplacée par l’idée humaine, et où l’historien, trop historien pour ne pas savoir l’extraordinaire pouvoir des légendes, ne peut s’empêcher d’admirer en passant celle de Jeanne d’Arc, même après celle de la Tour-d’Auvergne, mais ne l’admire pourtant que parce que Jeanne était une fille du peuple, bien plus que parce qu’elle est la vierge directement inspirée de Dieu, dans de surnaturelles révélations !
Mais n’admirez-vous pas la science du dessin, l’expression du détail matériel devenue d’une précision rigoureuse, et l’incroyable progrès qu’une telle description nous annonce, dans le pouvoir des yeux de l’écrivain ? […] Elle ne consiste pas à admirer, en homme du monde et pour des hommes du monde, la peinture des maîtres flamands ou hollandais, ce qui est un exercice littéraire, et le mode en général adopté ; elle n’a pas pour but premier de faire voir le tableau à ceux qui ne l’ont pas vu, ou de le rappeler aux autres : elle va bien plus avant, elle explique le milieu où chaque maître a vécu, les influences qui l’ont formé, la qualité de son œil, l’idéal poursuivi, le procédé, le métier dont chacun a usé. […] Toute la sensibilité furtive de Rubens est dans ce contact imperceptible, qui dit tant de choses, les respecte toutes et attendrit. » Est-ce tout, et n’aurions-nous à admirer dans ce livre que la beauté supérieure d’un style renouvelé ?
Plus quelques-uns de ses monuments poétiques avaient été liés à la liberté de ses villes, à leurs fêtes religieuses, à leur ancien héroïsme, plus ils restaient admirés, en paraissant désormais impossibles à imiter. […] Nulle part le génie de la Grèce dorienne, ionienne et attique ne fut plus admiré, plus finement étudié, plus imité que dans Alexandrie ; nulle part tous les trésors de science, d’art inventif et d’imagination populaire, que laissaient après soi plusieurs générations héroïques et inspirées, ne pouvaient être aussi bien recueillis. […] « J’admirais ces enfants, tandis que leurs lyres ne restaient pas oisives.
Mais ces citadins d’Yeddo, ces boutiquiers, ces écrivains à l’encre de Chine, ces artisans étiolés de père en fils par la production de ces petites merveilles de patience qu’on admire chez nous, quelle misère physique ! […] J’admire son haut et tranquille dédain des agitations contemporaines ; comme lui, je pense que la foi des anciens jours, qui fait encore des martyrs et des prophètes, est bonne à garder et douce aux hommes à l’heure de la mort. […] n’est-ce pas abominable de penser que ce bijou, que cette perle née pour être belle, admirée, fêtée et adorée, a passé onze ans de sa vie à donner des héritiers au comte de Mascaret. […] Qui de nous n’a admiré au moins par des reproductions la magnifique Déposition de Croix ? […] Il le rencontra dans une femme dont l’Italie admirait les talents, les vertus et la beauté.