Oscar de Vallée l’ait si éloquemment admiré. Il l’a admiré avec un enthousiasme, un abandon, un frémissement de sympathie et presque une tendresse, qu’il est bien capable de nous faire partager. […] Madame de Staël, qui admirait Byron comme M. Oscar de Vallée admire Chénier, disait du Farewell qu’elle aurait voulu être aussi malheureuse que lady Byron, pour l’avoir inspiré.
Villemain admire beaucoup, et nul ne sait mieux que lui varier les formes et les aspects de l’admiration, de manière à ne la rendre jamais fastidieuse ni monotone. […] Fontanes de même, à sa manière : il vengeait avec passion Les Martyrs, si attaqués à leur naissance, et donnait le signal de les admirer. […] Ainsi dans ce tableau littéraire du xviiie siècle, lorsqu’il a La Henriade à juger, il donne toutes les bonnes raisons de ne point l’admirer, de ne la ranger à aucun degré à côté des œuvres épiques qui durent ; mais quand il faut conclure formellement, il recule, il fléchit ; le juge se dérobe, et, en quatre ou cinq endroits tout à fait évasifs, il essaie d’espérer que La Henriade traversera les siècles, qu’elle est après tout une œuvre durable, qu’elle tient un rang à part, une première place après les œuvres originales. […] J’oserai d’autant plus les comparer, qu’ici je n’aurai réellement pas à conclure, et que, tout balancé, je ne puis qu’admirer des deux parts sans incliner à une préférence.
Autant cet écrivain nous paraît piètre penseur, mal renseigné et peu spéculatif, autant nous l’admirons pour son génie incomplet et puissant ». Je l’admire aussi, en un sens plus familier, pour la bonne foi de son esthétique naïve. […] Puisque vous avez, mon cher confrère, finalement invoqué la Postérité, et puisque vous admettez audacieusement qu’elle est équitable, je crois que sa clairvoyance lui fera comprendre Zola autrement que les rastaquouères, mais je crois qu’elle l’admirera. — Ce succès à faux, quoique mérité, ne tourmente que les désireux de vente, inquiets de voir la clientèle riche se dépenser en volumineuses acquisitions.
Voilà pourquoi nous admirons plusieurs poëmes qui ne sont rien moins que reguliers, mais qui sont soutenus par l’invention et par un stile plein de poësie, qui de moment en moment présente des images qui nous rendent attentifs et nous émeuvent. […] Quintilien explique si bien la nature et l’usage des images et des figures dans les derniers chapitres de son huitiéme livre, et dans les premiers chapitres du livre suivant, qu’il ne laisse rien à faire que d’admirer sa penetration et son grand sens. […] Cependant le public enchanté par la poësie du stile de ces ouvrages ne se lasse point de les admirer, et il les place fort au-dessus de plusieurs autres, dont les moeurs sont meilleures, et dont le plan est regulier.