/ 2380
14. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Ce que j’appelle mon présent, c’est mon attitude vis-à-vis de l’avenir immédiat, c’est mon action imminente. […] Au contraire, l’avenir immédiat consiste dans une action imminente, dans une énergie non encore dépensée. […] Ils suivent d’habitude l’impression du moment, et comme l’action ne se plie pas chez eux aux indications du souvenir, inversement leurs souvenirs ne se limitent pas aux nécessités de l’action. […] Mais si notre passé nous demeure presque tout entier caché parce qu’il est inhibé par les nécessités de l’action présente, il retrouvera la force de franchir le seuil de la conscience dans tous les cas où nous nous désintéresserons de l’action efficace pour nous replacer, en quelque sorte, dans la vie du rêve. […] L’essence de l’idée générale, en effet, est de se mouvoir sans cesse entre la sphère de l’action et celle de la mémoire pure.

15. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

L’émotion des assistans les lie suffisamment à une action, dès que cette action les agite. […] Des acteurs qui ne prennent pas un interêt essentiel à l’action, dans laquelle on leur fait joüer un rôle, sont froids à l’excès en poësie. Le peintre au contraire peut faire intervenir à son action autant de spectateurs qu’il le juge convenable. […] Nous venons de dire qu’un personnage qui ne prend qu’un interêt médiocre dans l’action, devient un personnage ennuieux. […] Quoique l’action qu’on nous montre dans un recit, pour parler ainsi, soit très-touchante par elle-même, elle nous émouvra moins que ne le feroit une autre action moins tragique, mais qui se passeroit sous nos yeux et qui seroit répresentée devant nous dramatiquement.

16. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Que, là encore, il n’y ait point ambiguïté absolue ni arbitraire, cela est certain ; encore y a-t-il action réelle. […] Déterminons davantage la nature de cette action. […] Le seul fait de penser d’avance soit à une sensation, soit à une action, prépare à recevoir la sensation et la rend plus intense, prépare à l’action et la rend plus facile. […] Mais, pour me porter ensuite à telle action déterminée, il faudra quelque raison positive et particulière. […] L’idée de spontanéité doit donc aussi avoir une action.

17. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Les états de conscience venant de la périphérie peuvent eux-mêmes être distingués en deux groupes : les sensations périphériques causées par des actions externes ; les sensations périphériques causées par des actions internes. […] L’action réflexe est à peine un mode de la vie psychique. […] En sus, dans le sentiment de l’amour est impliquée une grande liberté d’action. […] C’est dans l’équilibre de ces deux actions que consiste la vie organique. […] Considérée, non plus dans son mode de formation, mais dans ses manifestations, elle est d’abord action réflexe, puis instinct, qui n’est qu’une action réflexe composée.

/ 2380