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1761. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Mais je conviens avec vous, que c’est supplicier de minute en minute un pauvre prisonnier, que de lui refuser des livres, dans un lieu où il n’a que des murailles & des portes de fer sous ses yeux, & où il est privé de toute communication avec les vivans ; je conviens que cela est tellement odieux, que si le monarque en étoit informé, il empêcheroit cet acte de rigueur, & qu’il y avoit ordre de donner de bons ouvrages à lire à tous ceux qui seroient détenus…. […] Il y aura toujours des actes d’injustice & de brutalité ; mais le gros des nations en frémit. […] Combien de fois ne s’attacherent-ils pas à décrier les motifs, quand un acte de vertu s’offrit à leurs yeux. […] tant mieux, dîmes-nous avec franchise, en ne flattant point les jeunes gens mal à propos, en leur exposant la vérité sans fadeur, ils prenent leur parti, lorsqu’ils n’ont pas de talens, & ils choisissent un autre état que celui de littérateur, qui est si peu lucratif, que les meilleurs mêmes n’ont de quoi subsister qu’avec peine ; car il faut avouer que la littérature s’est trouvée au pillage, que tout le monde a voulu forcer le sanctuaire des Muses, & qu’on s’est regardé comme un grand personnage, lorsque dans quelqu’ouvrage périodique, on a pu faire insérer une épître, soit à Lisette, soit à Philis, lorsqu’on a pu faire jouer aux Boulevards une petite piece en un acte.

1762. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Ce fut son dernier acte de représentation.

1763. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Du premier élan, et dans la ferveur de la foi primitive, ils renversent le trône, et le courant qui les porte est si fort, qu’en dépit de leurs excès et de leur défaite, la révolution s’accomplit d’elle-même par l’abolition des tenures féodales et l’institution de l’Habeas corpus sous Charles II, par le redressement universel de l’esprit libéral et protestant sous Jacques II, par l’établissement constitutionnel, l’acte de tolérance, et l’affranchissement de la presse sous Guillaume III.

1764. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Que d’abord il est très rare qu’on meure littéralement de faim ; ensuite que, malheureusement ou heureusement, l’homme est ainsi fait qu’il peut souffrir longtemps et beaucoup, moralement et physiquement, sans mourir ; qu’il fallait donc de la patience ; que cela eût mieux valu même pour ces pauvres petits enfants ; que c’était un acte de folie, à lui, malheureux homme chétif, de prendre violemment au collet la société tout entière et de se figurer qu’on sort de la misère par le vol ; que c’était, dans tous les cas, une mauvaise porte pour sortir de la misère que celle par où l’on entre dans l’infamie ; enfin qu’il avait eu tort.

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