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947. (1932) Les idées politiques de la France

., qui, du communisme absolu de la consommation et de la répartition, est passée à un absolu de la production, à un impératif catégorique du rendement. […] Les relations avec le Vatican ont dû être reprises, mais avec un Vatican qui, dans l’intervalle, et du fait de la République, avait gagné automatiquement, sans même l’avoir cherché, et en protestant contre la violence qui le lui imposait, le gouvernement absolu de l’Église de France. […] Qu’on se reporte au temps d’une révolution où tout était nouveau, absolu et tranché ; où le gouvernement populaire avait été mis en action dès la première secousse, par l’institution violente, mais salutaire, des comités permanents, qui partout remplacèrent toutes les autorités, et des gardes nationales qui partout maintinrent la sécurité. […] Il faut aux chefs et aux congrès une prudence sans cesse éveillée pour que la situation du parti radical et du parti socialiste à une droite relative ne soit pas classée par le monde politique des militants comme une position de droite absolue, comme la droite tout court. […] Un autre titre lui vaut autant de lustre que cette majuscule et cet absolu : il est la section française de l’Internationale ouvrière.

948. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Ponsard non plus, par exemple, et lui, non pour son débraillé pourtant scandaleux, mais à cause de son manque absolu de talent. […] » M. de Montesquieu a parlé, combien compétemment et si bien de la « Sapho chrétienne » mais, s’exprimant devant un public un peu… neuf en ces matières, devait garder la discrétion que de droit absolu et de strict devoir. […] De plus, l’obscurité, à peine dissipée par une lampe belle mais d’une clarté relativement faible, et l’insuffisance absolue d’une vue déplorable dès lors, ne contribuèrent pas peu à ma rien moins que prestigieuse performance. […] Je suis l’ami absolu, sinon le complet partisan des poètes de la « brigade » dite École Romane. […] Aux agents, succéda Mlle Mouranvale qui leur déposa un démenti absolu.

949. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

C’est le moine qui dit en Baudelaire : « Être un homme utile m’a toujours paru quelque chose de bien hideux. » Entendez le salut par l’œuvre d’art, avec son exposant nécessaire d’inutilité et d’absolu. […] Traduire avec la perfection du génie, cela ne se voit, ne s’est vu et ne se verra jamais, d’abord parce que si on a du génie on ne l’emploie pas à des traductions, ensuite et surtout parce qu’il est aussi impossible à un génie individuel de faire passer l’âme d’une langue dans une autre langue qu’à un roi absolu de changer un homme en femme. […] Mais c’est rarement de façon absolue et en dernier ressort qu’on peut établir l’erreur du génie, affirmer que Rembrandt ici ou là a fait à tort état de la lumière. […] Il constate que son œuvre, comme celle de la plupart de ses contemporains, est dépourvue de « ce rare, absolu et indubitable caractère auquel on reconnaît toute création divine et humaine, de pouvoir être limitée, mais non suppléée, et de manquer aux besoins du monde si on la suppose absente ». […] « Ayant entrevu, de bonne heure l’absolu, je n’ai pas eu l’effronterie indiscrète de l’individualité. » Dans le mythe de la République, Platon montre les âmes qui, pour retourner sur terre, se choisissent une destinée.

950. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Il a rompu en visière avec ce pédantisme de la critique qui prétend trancher les questions les plus complexes avec des données incomplètes, au nom de règles absolues dont l’expérience à maintes fois démontré la fragilité. […] S’il veut expliquer la France contemporaine, il montrera la foi absolue dans la raison abstraite achevant de détruire un organisme social où les forces naturelles et spontanées, soit individuelles, soit collectives, ont été successivement épuisées et anéanties, et provoquant d’abord l’anarchie révolutionnaire, puis l’écrasante centralisation créée par Napoléon. […] Tandis que le positiviste se contente d’analyser les faits, de constater leur concomitance ou leur succession sans prétendre saisir aucun rapport certain de causalité, Taine, au nom de son déterminisme absolu, voit dans chaque fait un élément nécessaire d’un groupe de faits de même nature qui le détermine et qui en est la cause. […] C’est que ces idées n’ont point un caractère bien déterminé ; elles flottent entre la science, la religion et la poésie, sans être ni accompagnées de déductions rigoureuses, ni affirmées avec une foi absolue, ni pourtant abandonnées à la région des rêves. […] Elles lui révèlent une harmonie jusqu’alors méconnue dans toutes les parties de l’univers, depuis le minéral qui agrège ses cristaux jusqu’à l’homme qui souffre et qui pleure, et cette harmonie aboutit à l’unité supérieure de la pensée divine et de l’être absolu.

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