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333. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires de madame de Staal-Delaunay publiés par M. Barrière »

Cette diversité me rappelle le charmant conte des Trois Manières, dont chacune, auprès des Athéniens de Voltaire, réussit à son tour ; et s’il y avait une quatrième manière de plaire, il ne faudrait pas lui chercher querelle. […] Grimm, dans sa Correspondance (15 août 1755), louant également ces Mémoires, dit que, « la prose de M. de Voltaire à part, il n’en connaît pas de plus agréable que celle de Mme de Staal. » C’est vrai ; pourtant cette prose, bien que d’une netteté si agréable et si neuve, ne ressemble point à celle de Voltaire, la seule véritablement courante et légère. […] Les scènes railleuses où apparaissent Mme du Châtelet et Voltaire jettent au passage une variété pleine d’éclat.

334. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

C’est là qu’il compose la Physionomie des Saints et qu’il anathématise Renan et Voltaire. […] Il est bon de les signaler », et il écrit de Voltaire : « Sa position vis-à-vis du christianisme est franche. […] Voltaire, pour le définir en passant, est un imbécile malpropre19. » Ernest Hello nous rappelle, comme Pascal, à notre néant et veut humilier notre orgueil, mais ce péché satanique d’orgueil, qu’il dénonce chez les autres, a pris, sans qu’il s’en doute, racine chez lui et il offre un magnifique exemple de la vanité contemporaine.

335. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Peu à peu la vue perce les nuages ; on entrevoit des ouvertures lumineuses ; le brouillard s’évapore ; devant les yeux se déroulent des perspectives infinies ; des continents entiers s’étalent embrassés d’un coup d’œil ; et l’on se croirait arrivé au sommet de la science et au point de vue du monde, si là-bas, sur un coin de la table, on n’apercevait un volume de Voltaire posé sur un volume de Condillac.  […] Cousin n’aime pas Voltaire et méprise beaucoup Condillac. […] N’écoutez pas ces esprits superficiels qui se donnent pour de profonds penseurs, parce qu’après Voltaire, ils ont découvert des difficultés dans le christianisme ; vous, mesurez vos progrès en philosophie par ceux de la tendre vénération que vous ressentirez pour la religion de l’Évangile… Ne fléchissez pas le genou devant la fortune, mais accoutumez-vous à vous incliner devant la loi.

336. (1895) Hommes et livres

Il y a en lui un mélange d’énergie fiévreuse et de simple habileté qui fait penser à Voltaire. […] Michel Germain connaît Mlle de Scudéry ; Voltaire va visiter dom Calmet. […] Il précède et annonce Voltaire et Beaumarchais. […] Je vois surtout en quoi ils nuisent ; qu’importe même que Voltaire ait fait des comédies ? […] Prenez toute l’œuvre comique de Voltaire : le moindre de ses dialogues a plus de sens.

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