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441. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

La Grèce et Rome, en passant de l’empire des rois sous celui des archontes ou des consuls, ne virent changer ni leur culte, ni le fond de leurs usages et de leurs mœurs. […] Le bruit venait de se répandre dans Paris qu’une révolution républicaine avait éclaté à Rome et y avait changé la forme du gouvernement « A BONAPARTE. […] « Toute mon imagination fermente depuis qu’on m’annonce que Rome a changé son gouvernement. […] Il me semble que Rome, dont vous prétendez ressusciter le génie, avait des maximes toutes contraires. […] Si Rome est libre enfin, c’est fait de l’Italie, etc.

442. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

J’ai vidé comme toi la coupe empoisonnée ; Mes yeux, comme les tiens, sans voir se sont ouverts ; J’ai cherché vainement le mot de l’univers ; J’ai demandé sa cause à toute la nature… ………… Des empires détruits je méditai la cendre ; Dans ses sacrés tombeaux Rome m’a vu descendre ; Des mânes les plus saints troublant le froid repos, J’ai pesé dans mes mains la cendre des héros ; J’allais redemander à leur vaine poussière Cette immortalité que tout mortel espère. […] J’ai dit que M. de Chateaubriand, dans le partage de l’Italie, occupait plutôt Rome, et qu’il laissait Naples à Lamartine ; mais ici les voilà rivaux, et Lamartine a eu besoin encore de toute la mélodie de son vers pour n’être point effacé par le prosateur qui le devance. […] Les mœurs le secondèrent, et il alla, comme ambassadeur, porter lui-même à Rome le funeste présent qu’il avait obtenu du gouvernement de son pays.

443. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Bonaparte le vit, et voulut en décorer la France qu’il reconstruisait : Chateaubriand se prêta au bien qu’un autre grand homme lui voulait ; il se laissa nommer premier secrétaire à l’ambassade de Rome, puis ministre dans le Valais. […] Il a dessiné dans ses Mémoires d’amusantes silhouettes d’ambassadeurs, de ministres, de courtisans ; le corps diplomatique à Rome est une jolie collection de grotesques lestement enlevés. […] Voici les principaux faits : 1814, De Buonaparte et des Bourbons, brochure écrite à la fin de la campagne de France, avant l’abdication ; 1815, il suit Louis XVIII à Gand, et il est ministre de l’intérieur par intérim : la seconde Restauration le fait pair de France ; 1816, il publie la Monarchie selon la Charte, dont l’édition fut saisie, après quoi l’auteur fut rayé de la liste des ministres d’Etat et sa pension supprimée (elle lui fut rétablie en 1821) ; 1818, il fonde le Conservateur ; 1821, il devient ambassadeur à Berlin, puis à Londres ; 1802, il représente la France au Congrès de Vérone ; 1823, ministre des affaires étrangères, il fait décider la guerre d’Espagne ; 1825, il est renvoyé du ministère ; 1828, sous le ministère Chabrol et Martignac, il va en ambassade à Rome, et donne sa démission au ministère Polignac.

444. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Tacite d’ailleurs ne désire nullement la restauration de l’ancienne Rome. […] Il n’y avait guère plus de vie politique en France au temps de Saint-Simon qu’à Rome au temps de Tacite. […] Mais à Rome ainsi qu’à Versailles l’humeur du prince donnait seule le prix aux choses ; le vrai n’était vrai que s’il l’était selon la raison du maître, et la vertu qui ne songeait pas à plaire n’était pas innocente.

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