Il aime Corneille, et surtout le Cid, Racine, et surtout Phèdre ; plus tard, les tragédies de Racine le faisaient pleurer, ce dont je lui sais particulièrement gré, et il écrivit, dans les Odeurs de Paris, des pages singulièrement pénétrantes sur Britannicus. […] Sincèrement, je ne me sentirais pas diminué si je croyais ce que Pascal, Racine et Bossuet ont cru.
Chez Racine, les effets poétiques sont plus nombreux, parce que Racine a été obligé de traduire un peu d’Euripide : Dieux ! […] Il va soumettre son scrupule à l’Académie, qui rassure sa conscience, Racine ayant dit aussi dans les Plaideurs : Et je veux rien ou tout.
Dans ses Entretiens sur le Fils naturel (1757) et dans sa Poésie dramatique (1758), il critique le théâtre de Racine au nom du naturel. […] Des échanges, des rapports de coordination attestent l’eurythmie des éléments composants associés et l’on ne voit pas, par exemple, comment se pourraient séparer les tragédies de Racine de leur lieu d’élaboration, la cour de Louis XIV. […] Major e longinquo reverentia , dit Racine dans la seconde préface de Bajazet.
Un Corneille, un Racine, un La Fontaine, n’ont prétendu à rien autre qu’à traiter consciencieusement un sujet précisé : ils sont, en ce sens, les frères de leurs contemporains, les peintres hollandais. […] Il ne nous apprend rien par cette notion, mais il s’en sert pour que nous éprouvions avec intensité un sentiment humain, Prenez au contraire des vers quelconques de Racine, ouvrez Andromaque à la première scène. […] Aimez donc la raison, dit Boileau, […] le théâtre de Corneille et de Racine est, même dans les plus violentes explosions, un enchaînement de raisons. […] Il se relie aux analystes du cœur, à La Rochefoucauld, à La Bruyère, à Racine aussi. […] Chez Racine le décor parfait, un décor non en carton romantique, ni même en marbre vrai, mais mieux en pur verbe français, est incorporé au vers lui-même ; il se tait aux yeux de chair afin de mieux être pour la pensée. « Oh !