Dieu n’a créé qu’une forme et qu’un moyen de volonté, c’est l’unité. […] — Non, Dieu a donné par la nature des choses des règles instinctives aux peuples comme aux individus […] Ces lois de Dieu, c’est moi qui les sais, ajoutait Balzac ; sous un régime ou sous un autre, vous reviendrez à la loi des lois, l’unité de volonté ! […] Il avait péché dans sa jeunesse malheureuse contre les mœurs, mais jamais contre le bon sens et moins encore contre Dieu. Il était religieux comme sa mère et sa sœur ; la solitude et le bonheur le ramenaient à Dieu. — Lisons maintenant ce grand moraliste.
L’homme créé bon par Dieu peut-il être fait méchant par l’homme ? […] Où est Dieu ? […] La question sacrée donnée à l’homme par lui-même, l’aveu coûte que coûte arraché à la nature humaine par l’homme lui-même, le triomphe de la confession devant Dieu, avec la pénitence devant les hommes ! […] se dit-il, mot sublime de caractère, répondu dans sa conscience par un mot plus sublime encore : Dieu ! […] Ce que je fais en ce moment, Dieu, qui est là-haut, le regarde, et cela suffit.
Ainsi je suis pour vous une occasion d’apprendre à prier Dieu de nous récompenser de vos peines, et à nous remercier de l’embarras que nous vous donnons. […] L’un s’est écrié : Dieu nous assiste ! et l’autre : amen, comme s’ils m’avaient vu, avec ces mains de bourreau, écoutant ce qu’ils disaient ; et je n’ai pu répondre amen lorsqu’ils disaient Dieu nous assiste ! […] Pour trouver nous-même plus de plaisir au retour de la société, nous resterons seul jusqu’au souper : d’ici là, que Dieu soit avec vous ! […] Que Dieu les bénisse et me permette de les retrouver dans l’immortelle réunion promise à ceux qui s’aiment ici bas !
Deux trous furent pratiqués à la muraille, et Montluc aussitôt se jeta dans l’un tête baissée : « Dieu me donna (alors), dit-il, ce que je lui avais toujours demandé, qui était de me trouver à un assaut pour y entrer le premier ou mourir. » Ce dernier vœu faillit se vérifier ; ses soldats, assaillis d’une grêle de pierres, ne purent le suivre, et n’eurent d’autre moyen de le secourir que de le tirer dehors par les jambes, quand, blessé et renversé à terre, il eut à faire sa retraite à reculons ; mais ils ne le tirèrent pas si bien que, roulant de haut en bas jusqu’au fond du fossé, son bras ne se rompît en deux endroits : « Ô mes compagnons ! […] Cette fois pourtant il le fut : il avait fait un vœu à Notre-Dame-de-Lorette, et quand, peu après, la ville de Capistrano fut prise et mise à sac, il envoya prier son lieutenant La Bastide de lui garder autant de femmes et de filles qu’il se pourrait pour les préserver des outrages, « espérant que Dieu, pour ce bienfait, l’aiderait. » On lui en amena donc quinze ou vingt, les seules qu’on put sauver. […] Montluc, Dieu l’aidant, et par un changement soudain de volonté, au moment où l’on s’approchait déjà pour l’opération, déclara qu’on ne la lui ferait pas. […] Il fait en cette occasion un retour sur lui-même et sur cette prétention, qui est la sienne, d’avoir toujours été un des plus heureux et des plus fortunés hommes entre tous ceux qui aient porté les armes, ce qui est bien aussi une manière de vanité : « Et si (et pourtant), dit-il, n’ai-je pas été exempt de grandes blessures et de grandes maladies ; car j’en ai autant eu qu’homme du monde saurait avoir sans mourir, m’ayant Dieu toujours voulu donner une bride pour me faire connaître que le bien et le mal dépend de lui, quand il lui plaît ; mais encore, ce nonobstant, ce méchant naturel, âpre, fâcheux et colère, qui sent un peu et par trop le terroir de Gascogne, m’a toujours fait faire quelque trait des miens, dont je ne suis pas à me repentir.