Taine est si sain d’organisation, il est si fortement équilibré, que lui, le matérialiste et l’athée, arrive à la même vérité que les hommes qui croient le plus à l’âme et à Dieu. […] Ce grand homme, qui croyait profondément au Démon parce qu’il croyait profondément à Dieu, et qui appelait la Révolution satanique, trouverait-il que M. […] Que Dieu les entende ! […] Cette France contemporaine, qui ne croit plus à rien de ce qu’elle croyait autrefois, Dieu l’en a punie en la faisant croire bêtement en politique au gouvernement des majorités, à ce gouvernement par les masses, cette immense menterie qui aboutit toujours au gouvernement oppresseur des minorités séditieuses.
Il n’y a que Dieu, dit Bossuet, qui fasse de la lumière pour les aveugles, avec de la boue et du crachat ! […] Et, de fait, s’il reflète un ensemble de choses déjà peint, et avec quel pinceau, grand Dieu ! […] Seulement, le roman qui gisait là au fond de cette question d’histoire, comme un Dieu dans sa crèche, en est-il sorti ? […] Elle était divine, et nous ne croyons plus en Dieu.
Pour en finir avec mon premier reproche, je regrette de trouver en un certain nombre d’endroits, surtout du premier volume, les noms de Providence, de Dieu, d’ange, etc., inconsidérément mêlés à des images que le panthéisme de l’antique et monstrueux Orient y a seul osé associer. […] Mme Pierson, durant toute cette première situation attachante, est une personne à part, à la fois campagnarde et dame, qui a été rosière et qui sait le piano, un peu sœur de charité et dévote, un peu sensible et tendre autant que Mlle de Liron ou que Caliste : « Elle était allée l’hiver à Paris ; de temps en temps elle effleurait le monde ; ce qu’elle en voyait servait de thème, et le reste était deviné. » Ou encore : « Je ne sais quoi vous disait que la douce sérénité de son front n’était pas venue de ce monde, mais qu’elle l’avait reçue de Dieu et qu’elle la lui rapporterait fidèlement, malgré les hommes, sans en rien perdre ; et il y avait des moments où l’on se rappelait la ménagère qui, lorsque le vent souffle, met la main devant son flambeau76. » Pour bien apprécier et connaître cette charmante Mme Pierson, il faudrait, après avoir lu la veille les deux premières parties de la Confession, s’arrêter là exactement, et le lendemain matin, au réveil, commencer à la troisième partie, et s’y arrêter juste sans entamer la quatrième : on aurait ainsi une image bien nuancée et distincte dans sa fraîche légèreté.
Mais le limpide miroir des eaux a été répandu sur le globe pour qu’il pût y contempler sa face radieuse et jouir ainsi de lui-même » il se rappelle involontairement et nous rappelle les strophes de l’Adieu à la Mer, qui nous ont tant bercés : Le Dieu qui décora le monde De ton élément gracieux. […] Il avait vu beaucoup, et peu lu ; il avait eu déjà de grandes sensations, mais il était complètement étranger à l’art de les exprimer, il avait erré comme un pauvre enfant aux pieds de ces Alpes où il avait reçu le jour ; et l’abondance de sentiments qu’il avait éprouvés au milieu des misères d’une vie incertaine n’avait trouvé d’autre forme pour se répandre que la musique, cette langue de l’air, du vent et de l’orage, que le génie a ravie à Dieu, et que ce jeune homme avait apprise tout seul en écoutant les échos de ses montagnes.