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338. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brandenburg, Albert-Jacques (1878-1934) »

. — Émotion vague et continue, pensée volontairement et simplement supérieure, amplification spontanée, enlacement charmant des images, généralisations aisées, manière naturelle de montrer, plutôt que les choses, l’ombre abstraite des choses agrandies — il a beaucoup d’un grand poète.

339. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise, par M. Taine, (suite) »

Il ne crée pas des âmes, mais il construit des raisonnements et ressent des émotions. Émotions et raisonnements, toutes les forces et toutes les actions de son âme se rassemblent et s’ordonnent sous un sentiment unique, celui du sublime, et l’ample fleuve de la poésie lyrique coule hors de lui, impétueux, uni, splendide comme une nappe d’or… « Il a été nourri dans la lecture de Spenser, de Drayton, de Shakespeare, de Beaumont, de tous les plus éclatants poëtes, et le flot d’or de l’âge précédent, quoique appauvri tout alentour et ralenti en lui-même, s’est élargi comme un lac en s’arrêtant dans son cœur… « Tout jeune encore et au sortir de Cambridge il se portait vers le magnifique et le grandiose ; il avait besoin du grand vers roulant, de la strophe ample et sonnante, des périodes immenses de quatorze et de vingt-quatre vers. Il ne considérait point les objets face à face, et de plain-pied, en mortel, mais de haut comme les archanges… Ce n’était point la vie qu’il sentait, comme les maîtres de la Renaissance, mais la grandeur, à la façon d’Eschyle et des prophètes hébreux, esprits virils et lyriques comme le sien, qui, nourris comme lui dans les émotions religieuses et dans l’enthousiasme continu, ont étalé comme lui la pompe et la majesté sacerdotales.

340. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Avec quelle émotion elle les pressait, quand elle y imprimait le timbre voulu ! […] Un livre alors tout nouveau, et qu’il leur avait apporté, enchanta fréquemment les heures : c’étaient les Méditations poétiques ; plus d’une fois, en lisant ces élégies d’un deuil si mélodieux, il dut s’arrêter par le trop d’émotions et comme sous l’éclair soudain d’une allusion douloureuse. […] Un long silence d’émotion suivit ; le jour était tout à fait tombé ; on n’entendait qu’un soupir.

341. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Le père Monsabré »

Les conférences sur les vertus chrétiennes, la charité, la chasteté, la sainteté, celles de 1846 sur Jésus-Christ se lisent encore avec un plaisir qui va parfois jusqu’à l’émotion. […] Dès lors le prédicateur n’a rien de mieux à faire que de confirmer les croyants dans leur foi et d’incliner les autres à croire, non par des arguments toujours caducs en quelque point, mais par l’émotion et l’onction de sa parole et en leur rendant sensibles la douceur et la bienfaisance intimes de la foi et des vertus chrétiennes. […] § 2  La première partie du sermon est donc toute d’exposition dogmatique : je préfère la seconde où l’orateur a su mettre de l’émotion et parfois quelque finesse.

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